« Il est temps de rompre avec cette démocratie électoraliste imposée » – Alfred Guéméné

Dans sa chronique « Café matinal » de ce 22 juin 2022, Alfred Guéméné invite les politiques à rompre avec la démocratie électoraliste.

Les coups de forces que l'on observe ici et là en Afrique, ne peuvent être mis sur le compte d'un simple passage du nénuphar. Surtout que ces coups d'État s'opèrent au nez et à la barbe des forces françaises censées assurer la sécurité des régimes en place. Et qu'ils emportent ostensiblement l'adhésion des populations.

Personne n'est dupe. Ces coups de forces qui s'enchaînent sont la preuve manifeste de l'exaspération et du rejet systématique des populations du modèle de développement importé et imposé par l'occident. Avec la bénédiction d'une élite déjantée et corrompue, plus encline à satisfaire ses propres intérêts qu'à assurer la défendre et la promotion des préoccupations existentielles des masses laborieuses.

Lorsque l'on fait un inventaire de la vie démocratique depuis le fameux discours de François Mitterrand à la Baule, en 1990, on se rend compte que ce type d'organisation sociétale est bien plus toxique que les régimes qu'il a remplacés. En ce que cette démocratie importée et imposée constitue un facteur de gaspillage des ressources financières, de division et d'appauvrissement des forces populaires.

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Un seul exemplaire devrait suffire.

En 2010, l'organisation de l'élection présidentielle a coûté à la Côte d'Ivoire, l' hallucinante somme de 556 millions d'euros. Et cette élection n'a servi à rien de positif, puisqu'elle s'est tristement soldée par la guerre qui a décimé et dévasté la Côte d'Ivoire, avec des milliers de morts, de déplacés et de destructions massives de biens.

Ces sommes faramineuses ainsi gaspillées auraient pu servir à la construction de plusieurs hôpitaux de pointe, d'écoles et autres infrastructures socio économiques.

Et notre pays n'est pas un cas isolé. Car ce triste tableau est quasiment le même dans plusieurs pays d'Afrique (RDC, Cameroun, Centrafrique, etc ).

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Disons le tout net. Il est temps de revenir à nos réalités, en rompant résolument avec cette démocratie électoraliste imposée, et ses corollaires de clauses limitatives de mandats et d'âge, source d'instabilité chronique et de discorde en terme de déséquilibre de la nation.

Et notre position, qui est aussi celle de l'UPR, est d'autant plus légitime et pertinente qu'elle est sous-tendue par la solidité de nos systèmes séculaires de désignation des chefs; des systèmes fondés sur le consensus, et qui restent la base et le reflet de la stabilité de nos sociétés.

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En conséquence, tout en restant ouverts à d'autres réalités du monde moderne, il est fondamental pour nous de rompre avec cette source d'appauvrissement et de discorde sociétale que constitue la démocratie électoraliste.

Pour instaurer la démocratie consensuelle.

Nous y reviendrons plus largement.

Bonne semaine à tous !

Le Général Guillot

Written by YECLO.com

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