Le président de GPS, Guillaume Soro s'est prononcé le 7 mars 2020 sur le retrait du président Alassane Ouattara à la présidentielle de 2020.
En décidant de réunir le Parlement en Congrès, le Président de la Côte d'Ivoire a posé le premier acte, incontestablement biaisé, d'une réforme de notre Constitution. Je salue, une fois n'est pas coutume, la décision de se conformer, enfin, aux dispositions de notre Loi fondamentale, qui lui interdisent formellement de briguer un troisième mandat.
On l'aura compris, cette annonce est destinée à séduire l'opinion publique internationale, obtenir la bienveillante complaisance de celle-ci et, surtout, à détourner l'attention du peuple des vrais enjeux, à savoir le tripatouillage de la Constitution pour asseoir le règne d'un clan, ad vitam aeternam.
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La malice politique qui vise à capitaliser cette « non candidature » ne doit pas faire diversion.
Renoncer à violer la Constitution, excusez du peu, est la moindre des choses. Cela n'en rend pas moins condamnable le dessein présidentiel, totalement assumé, de transférer le pouvoir à un successeur choisi.
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Appelons-les choses par leur nom : c'est le scénario d'une véritable forfaiture qui se met en place. Le pouvoir appartient au peuple, c'est indéniable. Ce n'est ni un héritage, ni un legs. Il ne se transfère pas. C'est au seul peuple de Côte d'Ivoire d'élire le président de la République. C'est son droit inaliénable. Le schéma qui se présente à nous est celui d'un projet de dévolution successorale du pouvoir suprême, par le biais d'une manœuvre constitutionnelle.