Le pouvoir RHDP déterminé à éliminer le candidat Soro

Quelques jours après la décision de la CADHP, le pouvoir d'Abidjan au mépris de cette Cour est bien décidé d'en finir avec le candidat Guillaume Soro.

La frénésie continue ! A peine trois jours après la douche froide venue d'Arusha, siège de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (), le pouvoir d' a sorti sa réplique. Le régime du président a, selon toute vraisemblance, décidé de passer outre l'ordonnance de la juridiction africaine, en organisant à la va-vite le procès du président de (), candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle.

Mercredi dernier, contre toute attente pour le président de la République et ses partisans, la CADHP a demandé à l'Etat a ordonné à l'Etat de Côte d'Ivoire de surseoir au mandat d'arrêt émis contre et de libérer immédiatement les proches de l'ancien président de l'Assemblée Nationale. L'ordonnance de la juridiction fait également injonction à la justice ivoirienne de suspendre les procédures engagées à l'encontre du député de Ferké et de ses partisans.

En réponse à cette décision, le pouvoir ivoirien a plutôt choisi d'organiser le procès « Nous savons tous ce qu'il s'est passé, comment les choses se sont passées. Nous connaissons les tenants et aboutissants de cette affaire. C'est pour cela que la Cour indique dans sa décision, qu'au ‘‘regard des circonstances…'' C'est dire qu'il y a une exigence au regard des circonstances de l'affaire. Nous connaissons la précipitation en amont comme en aval, c'est-à-dire qu'on se précipite parce que théoriquement l'ouverture des candidatures serait fixée au 28 avril pour prendre fin le 28 juillet. Cela fait donc trois mois pour le dépôt des candidatures. Il y a donc une espèce de frénésie, de précipitation.

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On fait feu de tout bois. Il y a une espèce de sorcellerie autour de la procédure judiciaire », a dénoncé le vendredi 24 avril 2020 l'avocate Kadidia Touré, membre du collectif chargé de soigner les intérêts du président de Générations et Peuples Solidaires (GPS) et de l'ensemble des cadres de ce mouvement, ainsi que les proches de l'ex-Président de l'Assemblée nationale.

En clair, le président du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la paix () reste dans sa logique. Il veut par tous les moyens ruiner l'ambition de celui qu'il appelle son « fils » qui, après avoir refusé de militer au RHDP, a créé son mouvement et annoncé sa candidature à la prochaine élection. C'est après cette annonce que le pouvoir d'Abidjan, manipulant sans conteste l'appareil judiciaire, a décidé de le poursuivre pour « présomption grave de tentatives d'atteinte contre l'autorité de l'Etat et l'intégrité du territoire national, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux ».

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Des accusations aussitôt réfutées par le candidat déclaré au prochain scrutin présidentiel. « Le président de GPS tient à informer l'opinion nationale et internationale de la vacuité de ces charges. Il n'échappe à personne que ceci est du dilatoire. En réalité, toute cette entreprise vise piteusement à écarter monsieur Guillaume Kigbafori Soro de la course à la Présidence de la République pour l'élection de 2020 », a opposé Me , ancienne ministre ivoirienne de la Communication et avocate de l'ancien président de l'Assemblée nationale, au lendemain du retour avorté de Guillaume Soro.

Un avis bien partagé par la très sérieuse qui « considère que la période des poursuites judiciaires contre Guillaume Soro et les arrestations de ses partisans et de ses proches sont très suspectes. Les accusations semblent être motivées par des considérations politiques » Car, aussi curieux que cela puisse paraître, c'est le jour de son arrivée manqué à Abidjan, du fait des autorités ivoiriennes, que le procureur s'empresse de dévoiler ces poursuites judiciaires. C'est donc cette machination qui se poursuit aujourd'hui.

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Quelques jours après que la CADHP lui ait demandé de renoncer au mandat émis contre Guillaume Soro et de libérer tous les proches de celui-ci, placés en détention, le pouvoir ivoirien se précipite pour annoncer le procès de l'ancien Premier Ministre, au mépris de la précision faite par cette Cour, de « suspendre les procédures » et de revenir au statut quo antérieur.

Written by Francis Kouadiani

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