La campagne pour les législatives et municipales du 9 février 2020 au Cameroun a débuté ce samedi 25 janvier 2020 sur toute l'étendue du territoire.
Si, à priori, aucune entrave ne devrait perturber les opérations de propagande dans la partie francophone, il en est tout autrement des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO) où des sécessionnistes, en activité depuis octobre 2016, ont fait part de leur détermination à empêcher toute consultation de cette nature sur un territoire qu'ils considèrent comme indépendant, en lice pour plus de 6,8 millions d'électeurs et 25 000 bureaux de vote.
À côté de ces séparatistes, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC, opposition) a non seulement annoncé son boycott du double scrutin, mais également engagé une campagne appelant les citoyens en âge de voter à ne pas se rendre aux urnes pour ne pas cautionner « la partition de fait du pays ».
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Il convient de noter que le Front Social Démocratique (SDF), premier parti de l'opposition parlementaire et dont la partie anglophone constitue le principal terreau électoral, a connu ces dernières semaines des défections en chaîne de plusieurs de ses plénipotentiaires originaires du NO/SO, sous la pression et les menaces des sécessionnistes.
Dans cette partie du Cameroun, le pouvoir a instauré le concept de « centres de vote », consistant à regrouper plusieurs bureaux de vote d'une localité dans un seul site sécurisé, afin de limiter d'éventuelles intrusions de combattants séparatistes. À côté de cette stratégie, plus de 700 soldats supplémentaires ont été déployés dans ces zones comptant quelque 1,1 million d'électeurs.
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S'agissant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC, au pouvoir), seul en course dans 17 circonscriptions législatives, il est déjà assuré de 35 sièges à la prochaine Assemblée nationale où il tient déjà 148 sièges sur 180. La même formation contrôle actuellement 87,5% des 360 communes que compte le pays.