ACTUALITES PARIS, 10 novembre 2020 (Yeclo avec Xinhua) — Après les récentes attaques de Vienne en Autriche, de Nice et de Conflans-Sainte-Honorine en France, l'Union européenne (UE) organise la riposte contre le terrorisme et a décidé mardi d'apporter une « réponse commune » à ce fléau à l'issue d'un mini-sommet en visioconférence.
« Le terrorisme de Paris à Bruxelles en passant par Berlin, Vienne … est une réalité européenne. C'est pourquoi nous avons besoin d'une réponse commune, coordonnée et rapide. C'est ce que nous avons acté aujourd'hui », a expliqué le président français Emanuel Macron, initiateur dudit sommet, lors d'une conférence conjointe.
Ce travail de coordination passera selon M. Macron par le développement des bases de données communes, la coopération entre les polices des Etats membres, les échanges d'informations ou encore le parachèvement du dispositif dit PNR (système d'enregistrement des données de passagers aériens).
« Il faut se concentrer sur la mise en œuvre, la finalisation de l'ensemble des mesures mises en place à l'issue des attentats qui ont frappés la France en 2015 », a-t-il indiqué.
La propagande terroriste et le discours de haine sur Internet sont également dans le viseur des Etats membres de l'UE. Un règlement sur le retrait des contenus terroristes d'Internet dans un délai d'une heure doit être adopté dans les semaines à venir.
L'UE envisage aussi une refonte de l'espace Schengen pour mieux contrôler les entrées : « Il ne faut en rien confondre la lutte contre l'immigration clandestine et le terrorisme. Mais il nous faut regarder lucidement les liens qui existent entre ces deux phénomènes », a dit M. Macron.
Sécuriser l'espace Schengen suppose de renforcer la sécurité des frontières extérieures de l'UE, d'améliorer les mécanismes d'évaluation du fonctionnement de Schengen entre autres. Pour y parvenir, le président Macron va proposer dans les prochains jours un projet de réforme de Schengen. « Car réformer Schengen c'est de permettre la liberté en sécurité », a-t-il expliqué.
Le chancelier fédéral d'Autriche Sebastian Kurz, qui a été reçu ce mardi à l'Elysée, a aussi insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les mesures mises en place pour lutter contre le terrorisme.
Selon M. Kurz, l'Europe est confrontée à une menace permanente, notamment celle des combattants qui sont de retours de Syrie. « Si nous voulons protéger nos libertés, il faut restreindre la liberté de ces individus. Il faut que nous soyons conscients du danger qu'ils représentent », a-t-il souligné.
Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a rappelé la détermination de l'UE à défendre ses libertés fondamentales. « Nous allons mobiliser tous nos efforts dans ce sens au plan national et européen », a-t-elle indiqué tout en indiquant qu'il ne s'agissait pas d'un combat entre l'islam et le christianisme.
Une réunion des ministres de l'Intérieur des Etats membres est prévue vendredi prochain pour évaluer l'état d'avancement des mesures de lutte contre le terrorisme, mises en place depuis plusieurs années. Mais également pour « accélérer, améliorer un certain nombre de processus », a déclaré Charles Michel, président du Conseil européen.
Ce dernier a également insisté sur la nécessité d'engager un dialogue international en dehors de l'Europe pour « expliquer nos valeurs et notre détermination à agir contre le terrorisme ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen a annoncé qu'un nouveau programme de lutte contre le terrorisme en Europe serait présenté le 9 décembre 2020 par sa commission, ayant pour objectif d'avancer en matière de prévention et de protection des frontières extérieures et d'être opérationnel. Fin