Menace visite de Gbagbo dans la Mé : « un soutien complice » selon Ferro Bally

Ferro Bally se prononce sur les tentations d’intimidations relatives à la visite de Gbagbo, président du PPA-CI dans la région de la Mé.

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites. Mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Cette citation apocryphe est attribuée à Voltaire.

En Côte d’Ivoire, nous sommes encore loin, très loin de cette sagesse lumineuse. Et chaque fois, nous accréditons la thèse de Jacques Chirac, qui soutenait, à juste raison, que « l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie ».

Dans notre pays, l’exercice du jeu démocratique est en net recul. Pour ne pas dire étranglé ou bafoué. A l’exception des partisans du pouvoir Ouattara, l’opposition et la société civile sont les parents pauvres. Ils n’ont droit à aucune manifestation politique.

Ou ce sont les gbaka verts qui organisent des contre-manifestations, ou c’est l’État qui prend des décisions d’interdiction de marches de protestation, assimilées toutes à des tentatives de déstabilisation du pouvoir.

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Et dans cette atmosphère de la pensée unique savamment entretenue pour bâillonner des avis contraires, les militants de tout acabit et proches du régime, sûrs de leur parapluie atomique, sont sur les dents.

Encouragés par la violation de la place publique de la cathédrale Saint Paul d’Abidjan-Plateau par des pontes du régime conduits par le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, ils ont, par exemple, interdit, avec des menaces clairement proférées par des individus identifiés, la marche priante des chrétiens catholiques en février 2020.

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L’enquête n’a jamais rien donné, contrairement aux partisans de l’opposition qui sont rapidement retrouvés et condamnés.

Sur cette lancée donc, des militants de la région de la Mé, qui témoignent à visage découvert dans des vidéos et dans des actes de sabotage (photo d’illustration), sont en campagne ouverte pour perturber, à défaut de faire annuler, la visite de Laurent Gbagbo dans la région.

Ni le gouvernement ne réagit face à ces actes antidémocratiques, ni le procureur de la république ne diligente une enquête contre ces faits de vandalisme. C’est le silence de cimetière, dans un soutien complice, pour protéger les supporters du camp présidentiel. Et, c’est sûr, ils ne seront pas inquiétés, car bénéficiant de l’impunité dans un pays, qui s’avère de non-droit.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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