Michel Gbagbo : tout savoir sur sa plainte contre Soro, le rôle du pouvoir d’Abidjan

Touré Moussa, proche de Guillaume Soro, décortique la plainte de Michel Gbagbo déposée à Paris contre son mentor et révèle rôle du Pouvoir d'Abidjan.


Face à ce qui était devenu un refus évident de respecter les règles du jeu démocratique et de se maintenir au pouvoir vaille que vaille, y compris par le bombardement de civils innocents, ordonner au Premier ministre de procéder à l'arrestation de M. et de ses fidèles qui refusaient de quitter la résidence présidentielle. Suite à cet ordre présidentiel, les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) créées par ordonnance le 17 mars 2011, en collaboration avec la Force Licorne et la force militaire de l'ONUCI, neutralisent les armes lourdes postées dans la résidence présidentielle et procèdent à l'arrestation de GBAGBO, de son dernier carré sécuritaire et de ses proches.

Parmi les 107 personnes arrêtées dans le bunker présidentiel, figure Michel Koudou GBAGBO. 70 personnes sont libérés mais contre une cinquantaine d'autres, y compris , le ministre de la Justice Jeannot Ahoussou-Kouadio annonce que des poursuites sont
engagées devant le 6e cabinet d'instruction. Une information judiciaire est ouverte le vendredi 17 juin 2011 pour « atteinte à la sûreté de l'État, crimes contre l'humanité, assassinats, viols, vols en réunion à mains armées, détournement de deniers publics, pillages, atteinte à l'économie nationale, concussion et complicité de toutes ces infractions ». Des mandats de dépôt sont décernées
contre toutes ces personnes.

LIRE AUSSI : Côte d'Ivoire: des équipements de plus d'un milliard Fcfa remis à la police et à l'OIPR

Laurent Gbagbo lui est assigné à réside ce à Korhogo. Considérant qu'il a été arbitrairement arrêté dans le bunker de son père et
détenu illégalement par l'État de Côte d'Ivoire, Michel Koudou Gbagbo, né le 24 septembre 1969 à Lyon, se réclamant de la
nationalité française, porte plainte en France contre Alassane Ouattara, , dix anciens Com'zones officiers supérieurs des Forces armées de Côte d'Ivoire ainsi que cinq officiers de la police nationale ivoirienne, pour des faits commis entre le 29 mars et le 11 avril 2011 sur le territoire de Côte d'Ivoire.

Après, il se ravise et retire Alassane Ouattara de la liste des personnes visées par sa plainte. Il dépose une première plainte le 14 novembre 2011 entre les mains du Procureur de la République de Bobigny, qui est transmise à M. François MOLINS, Procureur de la République de Paris. Cette plainte est classée sans suite le 19 mars 2012. Le procureur a estimé que les faits dénoncés ne pouvaient être poursuivis en France car l'on ne peut poursuivre devant des juridictions pénales d'un État étranger, des États et leurs dirigeants pour des actes qui relèvent de la souveraineté de l'État concerné. Débouté donc, Michel KOUDOU GBAGBO déposera une deuxième plainte avec constitution de partie civile, en 2013.

LIRE AUSSI : Affoussiata Bamba prépare le retour de Soro : « Guillaume est le prochaine locataire du palais d'Abidjan »

Suite à cette plainte, Mme Marie-José DELAMBILY, vice-procureur de la République de Paris, a pris le 23 janvier 2013 des réquisitions de refus d'informer, car estime-t-il , « les faits dénoncés ne sont pas légalement susceptibles de poursuites devant les juridictions pénales
françaises. ». Il explique que les faits qui lui ont été soumis sont des « actes menés par des agents des services de l'État dans
l'exercice de leurs fonctions, obéissant aux ordres du Président de la République, élu et donc relevant de la souveraineté de
l'État ». Malgré l'avis contraire des deux précédents magistrats français, Mme Sabine KHERIS, juge d'instruction, décide
de poursuivre la procédure en ciblant cette fois et exclusivement M. Guillaume Kigbafori SORO. Plus de quatre convocations, envoyées à diverses adresses en France, où il ne réside pas, lui seront adressées.

Malgré cet acharnement incompréhensible, M. Guillaume SORO a accepté d'être entendu le 7 juillet 2016 par le Premier président de la cour d'appel d'Abidjan, dans le cadre d'une commission rogatoire internationale, et ce « par respect pour l'autorité judiciaire ». La justice ivoirienne entend également tous les anciens Com'zones poursuivis par Michel Gbagbo. Mais quand elle le convoque lui pour
entendre sa version des faits, il refuse. Arguant du fait qu'il est un ressortissant français, il exige de n'être entendu que par un juge d'instruction française. Il refuse donc de répondre à toutes les convocations de la justice ivoirienne qui lui sont adressées.

La juge d'instruction française révèle par ce fait que l'acharnement judiciaire dont est victime M. SORO bénéficie du soutien du gouvernement français via son ministère des Affaires étrangères. Elle assoit ainsi la conviction d'une grande partie de l'opinion publique ivoirienne qui estime que la France n'a aucune considération pour les lois, les magistrats, les membres du Conseil constitutionnel
ivoirien et les agents de l'État de Côte d'Ivoire y compris ceux exerçant au plus haut sommet de l'État. Malgré sa bonne foi évidente et les divers documents produits, notamment un arrêt du Conseil constitutionnel ivoirien indiquant que tous les actes de gouvernement posés par M. Alassane OUATTARA et exécutés par son gouvernement sont revêtus du caractère légal et demeurent conformes aux dispositions de la Constitution de Côte d'Ivoire, Mme Sabine Khéris décide de passer outre et de poursuivre à tout prix M. Guillaume SORO.

LIRE AUSSI : Tension diplomatique entre la France et le Mali : un proche de Soro recadre Marine Le Pen, « faut-il vous rafraîchir la mémoire »

Les avocats de M. SORO produisent le décret de sa nomination en tant que Premier ministre, les actes posés au niveau national et international en tant que Chef du gouvernement de Côte d'Ivoire pendant la période incriminée, ainsi qu'une infinité de preuves matériels et testimoniales ainsi que des documents issus de la jurisprudence française et de la coutume internationale,
attestant l'immunité pénale de leur client en tant que Haut représentant de l'État de Côte d'Ivoire exécutant une décision gouvernementale ivoirienne en territoire de Côte d'Ivoire, Mme Sabine KHERIS décide de ne pas en tenir compte.

Elle estime que SORO Guillaume ne bénéficie d'aucune immunité. Elle affirme même que le ministère français des Affaires étrangères et de l'Europe, l'encourage dans cette voie en indiquant que M. Soro ne bénéficie d'aucune immunité particulière. Elle décide de convoquer sa cible une énième fois pour l'entendre, bien que cela ait déjà été fait sur commission rogatoire internationale.

Par Touré Moussa

Written by Mohammed Ouattara

Affoussiata Bamba prépare le retour de Soro : « Guillaume est le prochain locataire du palais d’Abidjan »

Extrait du film En Cage

Vos films sur Canal+ Côte d’Ivoire ce soir du 2 février 2022