Henri Konan Bédié, candidat du PDCI, à la présidentielle d'octobre a accordé une interview à Le Monde, à deux mois du scrutin.
La Côte d'Ivoire se dirige-t-elle selon vous vers une élection libre et apaisée ?
Compte tenu du passé récent, la violence n'est pas à exclure. La Commission électorale indépendante (CEI) n'étant pas indépendante, nous nous dirigeons vers une élection contestable et non apaisée. La faute de ces violences revient au pouvoir qui est le seul détenteur de la violence d'Etat, l'opposition n'ayant pas d'armes.
Que demandez-vous aujourd'hui ? Un report du scrutin, une disqualification du président Ouattara dont vous estimez la candidature illégale ?
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Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat. Sa candidature est illégale et tout le monde le sait. L'opposition s'en indigne et manifeste bruyamment. Pour le moment, nous faisons en sorte que l'élection se tienne à la date prévue. Nous savons que le temps presse pour que la CEI soit mise aux normes internationales et en conformité avec l'arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme. Mais s'il y a une bonne volonté de la part du régime en place, un dialogue suivi nous permettra d'y arriver.