BNP Paribas conteste sa responsabilité dans l'affaire des « Biens mal acquis » d'Omar Bongo, l'ancien président gabonais.
D'après un interrogatoire du juge auquel l'AFP a eu accès, BNP Paribas a reconnu « des carences » dans son suivi du circuit financier de la famille d'Omar Bongo, mais conteste « tout dessein frauduleux ».
L'affaire tourne autour d'une entreprise de décoration intérieure, dénommée « Atelier 74 ». La justice française soupçonne cette société d'avoir reçu, sur ses comptes à la BNP, de l'argent en provenance de sa filiale Afrique, via un compte à la BGFI, une banque gabonaise. Ce compte gabonais recevait de très nombreux dépôts d'espèces effectués par Omar Bongo lui-même et ses proches.
Cet argent lui aurait permis d'acquérir 12 biens immobiliers dont une villa à Nice et des hôtels particuliers dans des quartiers chics de Paris, à hauteur d'au moins 35 millions d'euros, des fonds issus de la corruption de l'ancien président gabonais. La justice accuse la banque française de les avoir blanchis.
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Pour le juge, la BNP aurait dû « classifier » comme « sensible » le « lien d'affaires connu » entre « Atelier 74 » et Omar Bongo et repérer que les montants en espèces étaient disproportionnés par rapport aux revenus du président.