Mamadou Traoré dans le regret : « je regrette, c’est d’avoir contribué à la venue de Ouattara au pouvoir à travers la rébellion »

Mamadou Traoré, proche de Soro, regrette d'avoir contribué à la venue du président ivoirien Alassane Ouattara au pouvoir.

Aujourd'hui, je vais répéter une chose qui fait mal à nos amis de la Case, devenus les gens du Restaurant. S'il y a une chose que je regrette dans ma vie ,c'est le fait d'avoir contribué à la venue du gourou du Restaurant au pouvoir, à travers la rébellion à laquelle j'ai participé. Dans cette rébellion, je n'ai jamais manipulé une arme.

J'ai plutôt manipulé la craie et le stylo pour mener mon combat. Car les armes de l'enseignant que je suis étaient la craie et le stylo. Avec ces instruments, j'ai mené des actions politiques et sociales aux côtés de mon leader . Pour ceux qui l'ignorent, si la rébellion s'était limitée aux seuls militaires, il y a longtemps qu'elle aurait été matée par l'armée française. C'est le génie politique de Guillaume Soro qui a donné à cette rébellion ce visage humain qu'elle a eu.

C'est son génie politique qui a amené la communauté internationale à regarder avec sérieux cette rébellion. C'est le génie politique de Guillaume Soro qui l'a amené à contraindre Laurent Gbagbo à accepter la candidature du gourou du Restaurant, à organiser les élections présidentielles sans n'avoir désarmé les forces nouvelles et à mobiliser cette communauté internationale autour du gourou du Restaurant pendant la crise post-électorale de Décembre 2010 à avril 2011.

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Nous avions cru en un idéal et en un homme lorsque nous nous sommes engagés dans cette rébellion. Hélas, que de regrets ! C'est pourquoi, comme mon mentor Guillaume Soro, je demande pardon à tous les Ivoiriens qui ont souffert de cette rébellion. Nous avons échoué à instaurer une démocratie modèle comme cela était notre projet.

À tous ces mendiants du Restaurant qui disent que si je regrette d'avoir mené cette rébellion, je devrais rendre tout ce que j'ai pu obtenir comme argent grâce à cette rébellion. Je voudrais préciser une chose. Je ne suis pas un homme riche contrairement à ce que pensent ces mendiants. Je ne suis pas millionnaire.

Mais inch Allah, je le serai un jour. Par contre, je suis un homme qui a les moyens de subvenir à ses besoins quotidiens. Et je jure sur Allah que contrairement à ce que beaucoup de personnes pourraient penser, je n'ai pas eu dans la rébellion l'argent qu'ils croient. Car je n'ai bénéficié d'aucun sou des casses des agences de la BCEAO. Je n'ai jamais fait partie de la Centrale (Structure financière) des Forces nouvelles et je n'ai reçu de l'argent de la part des animateurs de cette structure.

Par contre, j'ai reçu des indemnités de fonction de la part de Guillaume Soro en qualité de son Conseiller spécial à son Cabinet des Forces nouvelles. Ces indemnités ne peuvent pas rendre un homme riche. Je n'ai jamais bénéficié d'un traitement financier de la part des chefs de guerre (Le colonel Moussa Touré et le colonel Jah Gao)dont j'étais le collaborateur civil et politique. Avant la rébellion, j'étais déjà un opérateur économique à Boundiali.

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Et je m'en sortais déjà. En tant qu'enseignant, à l'époque, avant la rébellion, je partais déjà aux cours avec deux voitures et une moto. C'est cet argent ,obtenu de mes affaires, qui me permettait de vivre aisément et de mener tranquillement mes activités politiques. Avant la rébellion, j'avais déjà ma première maison, en 2000, une villa de quatre pièces à la Riviera Faya que j'ai achetée dans le cadre d'une opération immobilière.

Pendant la rébellion, j'ai eu des opportunités que j'ai saisies en tant qu'opérateur économique, comme tous les opérateurs économiques de la zone. Ces opportunités m'ont permis de vivre aisément. En 1997 ,j'ai eu l'opportunité, en tant que membre du Comité de Gestion local de la Coopec de Boundiali, d'obtenir un prêt de 5 millions. Cela est vérifiable dans les livres comptables de la Coopec de Boundiali. C'est ce qui m'a permis de me lancer dans des activités génératrices de revenus.

Et depuis cette date, grâce à Dieu, je ne vis plus de mon salaire de fonctionnaire. Ça, c'est pour ceux qui sont choqués de mon train moyen de vie. Comme si un enseignant ne peut pas vivre aisément dans ce pays. Aux aigris et jaloux mendiants du Restaurant, je vous conseille d'apprendre à vous battre et à avoir l'esprit positif et l'esprit d'entrepreneuriat. Ça vous aidera. Les autres opportunités que j'ai eues, c'est grâce à mon rapprochement avec Guillaume Soro. Il a été mon « sababou « ,mon adjuvant, dans beaucoup d'actions qui ont changé positivement ma vie.

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Voici pourquoi, je lui serai fidèle et loyal dans le combat qui nous unit. Je ne fais pas partie de tous ces ingrats qui ont bénéficié de son « sababou  » pour finalement le lâcher au moment où il avait besoin d'eux ou pour le traiter comme ils le font aujourd'hui. Pour me résumer, walahi je regrette d'avoir mené cette rébellion dont les valeurs fondamentales ont été piétinées par le gourou du Restaurant. Je demande pardon aux Ivoiriens pour cette erreur que j'ai commise.

Et que celui qui n'a jamais commis d'erreur dans la vie me lance le premier la pierre. Sinon, qu'il se taise et me pardonne. Et je n'ai rien à restituer de ce que j'aurais eu dans la rébellion parce que je n'ai pas bénéficié des mannes financières de la rébellion. J'ai par contre bénéficié des bénédictions de mes parents.

C'est ce qui me permet de vivre tranquillement et mieux que les mendiants du Restaurant qui, en étant au pouvoir, continue de tirer le diable par la queue. Si ce n'est pas la malédiction qui fait ça, comment peut-on qualifier une telle situation sociale?

Written by Mamadou Traoré

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