La situation socio-politique ne cesse de se dégrader avec le bras de fer, entre Ouattara et l'Opposition ivoirienne.
La présidentielle du samedi 31 octobre 2020 est annoncée maintenue. Et la campagne électorale a donc été ouverte le vendredi 16 octobre. Alassane Ouattara, chef de l'État sortant et candidat à sa succession, a notamment promis une « campagne à l'améticaine »: jet privé, cars, motos, 4×4 ont été présentés pour cette grande opération de séduction de l'électorat.
Mais, quatre jours après son lancement, la campagne électorale se trouve sur cale. Le RHDP se garde de déployer toute cette artillerie lourde. Et de Bouaké à Man pour Ouattara, de Divo à Anyama pour KKB, ce sont les deux autres candidats, Bédié et Affi, qui défraient la chronique pour avoir suspendu leur participation au scrutin.
Ici, ils seraient des « peureux »; là, ils seraient tellement moisis qu'ils ne disposeraient pas de moyens pour financer leur campagne. Tout est mis en œuvre pour les discréditer et décrédibiliser. Et c'est de bonne guerre. Car la pression politique qu'ils mettent ne tombe pas dans l'oreille de sourds. La CEDEAO n'a eu d'autres choix que de revenir pour conseiller, une fois de plus aux protagonistes, le dialogue, « l'arme des forts », selon Houphouët-Boigny.
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Et sur le terrain, la situation socio-politique ne cesse de se dégrader. La FESCI a lancé une grève de 78 heures renouvelable dans les lycées et collèges à partir du 19 octobre et un peu partout, les établissements sont fermés ou les cours sont perturbés.
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De son côté, l'appel à la désobéissance civile et au boycott total du scrutin entraîne des manifestations de protestation perlées aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays: affrontements meurtriers entre militants du pouvoir et de l'opposition, barrages des voies, incendies, etc. au point que la distribution, empêchée, des cartes d'électeur a été délocalisée dans des brigades de gendarmerie.
Dans le bras de fer, le nombre des morts se multiplie et les dégâts matériels sont importants pour une présidentielle biaisée et sujette à graves controverses.