Jean-Jacques Konadjé, expert consultant international en sécurité, défense et stratégie nous livre ici ses solutions pour la paix en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire a été considérée ces dernières années comme un pays favorable aux investissements, le bon élève de la communauté internationale. Mais les mutineries et les revendications des démobilisés en 2017 ont montré la fragilité de cette stabilité sociopolitique qui peut être consolidé si certaines conditions sont respectées.
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Jean-Jacques Konadjé, expert consultant international en sécurité, défense et stratégie explique dans son analyse que si cette stabilité n'est qu'apparente c'est parce que la Côte d'Ivoire est rattrapée par quelques vieux démons, mutants, nés pendant les huit années de crises, voire au-delà de celles-ci et dont les appétits s'aiguisent au gré du contexte géopolitique national actuel.
« En effet, de 2002 à 2010, les différents accords politiques qui visaient à ramener une paix durable se sont par moments heurtés à la complexité du terrain. Cette situation est matérialisée par le jeu trouble et les agendas cachés de certains acteurs politiques et militaires ainsi que des acteurs non étatiques »
Jean-Jacques Konadjé
Les défis de la paix en Côte d'Ivoire
Pour arriver à la paix, qui est définie comme le refus de la violence structurelle, la Côte d'Ivoire selon l'expert consultant doit relever plusieurs défis. Les principaux sont : la problématique de la réconciliation nationale et la question des exilés qui doivent faire l'objet d'une attention particulière.
Concrètement, il s'agit pour l'Etat de Côte d'Ivoire d'aller au-delà de l'existant en mettant en œuvre des actions qui contribueront à penser autrement la paix et l'enraciner davantage dans la culture du pays et dans les habitudes des ivoiriens », conseille-t-il.
« Les microbes », une épine dans la marche vers la paix
Il faut aussi que le gouvernement prenne en compte les besoins les plus élémentaires des soldats, à savoir l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Dénouer définitivement le nœud des démobilisés qui possèdent encore des armes qu'ils ont osé utiliser lors des revendications de janvier 2017 et qui seraient impliqués dans les attaques sur les voies.
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Trouver des solutions à la violence juvénile ou le phénomène social des « microbes » qui est une épine dans la marche vers la paix. Enfin, il faut respecter la constitution de la 3ème République qui limite le pouvoir exécutif à 2 mandats de 5 ans chacun.
Attention à la guerre de succession et à l'après-Ouattara
Sur ce dernier point, l'expert avertit qu'une crise de succession à Alassane Ouattara plongerait le pays dans le chaos.
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« A l'heure actuelle, le véritable défi qui s'impose à la Côte d'Ivoire dans l'édification d'un climat de paix positive consiste à aborder le scrutin présidentiel de 2020 dans l'intérêt supérieur de la nation » souligne Jean-Jacques Konadjé.
Plus qu'un sursaut patriotique, il appelle tous les Ivoiriens, quel que soit leur positionnement dans la société, à créer des conditions qui verront l'émergence de la paix. C'est en agissant ainsi précise-t-il, qu'ils pourront s'inscrire dans la philosophie du Président Félix Houphouët Boigny pour qui « la paix n'est pas un vain mot mais un comportement ».
« La misère n'est plus à nos portes, elle est entrée dans nos foyers » (Achy Ekissi)