Plus rien ne va entre la France et Bamako : « les relations franco-africaines jouent leur avenir au Mali

Emmanuel Macron, président de la République de France
Emmanuel Macron, président de la République de France © Crédit Photo DR

Dans sa chronique de ce vendredi 1er octobre 2021, Fernand Dédeh fait une analyse des relations entre la France et le Mali ces derniers temps.

Rien ne va plus entre la et le . Scène de ménage virulente sur la place publique. Oublié, le langage diplomatique. Les relations franco-africaines jouent leur avenir au Mali.

Les autorités maliennes disent désormais haut, ce que la rue murmurait à Bamako «… À Kidal, l'Armée française a interdit à l'armée malienne d'entrer dans la ville. Elle est allée chercher les dirigeants du MNLA qui étaient réfugiés à Ouagadougou pour les réinstaller. La mère des fautes politiques que la France paie aujourd'hui, c'est cet acte que les Maliens considèrent comme une trahison. ». Le premier ministre malien n' a pas porté de gants pour dénoncer l'ancienne puissance coloniale à la tribune de l'ONU.

La confiance était déjà rompue ou presque. Au point où le Mali avait décidé de faire appel à la société privée de sécurité russe Wagner pour assurer ses arriérés. La France a menacé de se retirer si cela devenait effectif.

La réplique française a été fulgurante. Elle est portée par le président de la république lui-même. « J'ai été choqué. Ces propos sont inacceptables. Je rappelle que le premier est l'enfant de deux coups d'Etat. La légitimité du gouvernement actuel est démocratiquement nulle. C'est inadmissible ce qu'a dit le premier ministre malien. C'est une honte… ».

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Les deux pays ne sont pas loin de rappeler leurs ambassadeurs respectifs. Ce qui se passe entre la France et la Mali interroge la coopération franco-africaine. La France anticipe-t-elle réellement le futur de l'Afrique? Mesure-t-elle le degré d'impatience et d'émancipation des nouvelles élites africaines? De son côté, l'Afrique a-t-elle les moyens de ses ambitions? Peut-elle véritablement assumer son indépendance à la fois économique et sécuritaire sans la couche tutélaire de l'ancienne puissance coloniale?

Les réponses ne sont pas faciles. Évidemment. Mais il n'est plus possible de stagner plus longtemps. Il faut aborder les questions qui fâchent de front. La Covid19 a montré que tous les États sont fragiles. Elle a recadré la vision du monde. La France voit son influence contre-balancer dans certains pays. Des pays comme la Chine ou la Russie avancent à petit-pas avec une approche différente. Moins bruyants, sans dirigisme outrancier pour atteindre le même objectif.

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La CEDEAO surveille le Mali et la Guinée. Les institutions dans les deux pays ont été interrompues par les militaires. Les auteurs du coup d'Etat en Guinée s'installent totalement ce vendredi 1er octobre 2021 à la tête du pays. La CEDEAO ne peut pas tolérer les coups d'Etat. En même temps, elle ne peut prendre des mesures qui affecteraient gravement les peuples.

Ce qui aurait pour effet, le déplacement des populations dans les pays voisins avec son corollaire d'insécurité, de crise humanitaire et sociale. Aucun État de la CEDEAO n'est en fait a l'abri de la déstabilisation si les problèmes au Mali et en Guinée ne sont pas réglés avec calme et responsabilité. Sans pression excessive de la communauté dite internationale.

Written by Fernand Dédeh

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