« Pour avoir refusé de m’associer au projet de confiscation du pouvoir d’Etat, Ouattara m’a demandé de renoncer à mes fonctions de PAN »

Dans son message à la nation, le 31 décembre 2019 Soro révèle les circonstances de sa démission à la présidence de l'assemblée nationale de Côte d'Ivoire.

Pour avoir refusé de m'associer au projet de confiscation du pouvoir d'Etat et partant de la démocratie que sous-tendait la création du unifié, Monsieur Ouattara m'a demandé de renoncer, le 8 février 2019, à mes fonctions de Président de l'Assemblée Nationale. Je l'ai fait, en accord avec ma conscience d'homme libre pour qui toute compromission signifierait un asservissement de ma dignité.

Depuis lors, et vous en avez été témoins, j'ai subi, avec les miens, de façon encore plus violente, avec une hargne redoublée et une haine inexpliquée, de nombreuses attaques du régime.

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– épuration de mes collaborateurs et compagnons de toutes les institutions de la République et entreprises d'Etat ;
– harcèlement de mes partisans dans toutes les régions du pays ;
– tentatives diverses d'assassinat et d'enlèvement contre ma personne et nombre de mes proches compagnons de lutte ;
– assassinats hélas de certains de nos militants ;

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Si je partage avec vous ces violations, non exhaustives, ce n'est ni pour pleurnicher, ni pour geindre sur notre sort, loin s'en faut !

Mais plutôt pour vous faire prendre conscience que ces attaques représentent à elles seules, des entailles béantes dans la démocratie que nous avons tenté de construire pendant ces trois dernières décennies.

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Si vous n'en êtes toujours pas convaincus, ajoutez-y toutes les répressions et autres violations que subit l'ensemble de l'opposition politique, notamment, les membres du Parti Démocratiques de Côte d'Ivoire (PDCI) ainsi que du Front Populaire Ivoirien (), et vous comprendrez ainsi aisément le glissement autocratique du régime actuel.

Il est devenu périlleux d'être opposant en Côte d'Ivoire.

Written by Guillaume Soro

Député de Ferkessédougou en Côte d'Ivoire

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