Présidentielle 2020 : flou et confusion autour du nouveau code électoral

A 6 mois de la présidentielle d'octobre 2020, le nouveau code électoral en Côte d'Ivoire sème flou et confusion chez la population et autres observateurs.

Sauf changement, les devraient procéder le 31 octobre prochain à l'élection du nouveau président de la République. A six mois du scrutin, les préoccupations et interrogations des populations et autres observateurs de la vie politique vont croissant. Après la composition de la Commission électorale indépendante (), le processus d'établissement des Cartes nationale d'identité (Cni) et du listing électoral, le nouveau code électoral inquiète.

C'est que deux semaines après leur adoption par ordonnance, les détails de la nouvelle loi sur le code électoral restent méconnus. De quoi susciter des interrogations chez certains dont Me Diomandé, juriste-conseil en droit public, ancien professeur de droit public à la Faculté de droit de l'université Félix Houphouët Boigny d'. « La situation est confuse. Le contexte de la prise de ce nouveau code électoral, son caractère restrictif par rapport aux deux derniers codes électoraux, en plus de ce qu'il émane unilatéralement d'une instance, elle-même partie prenante au jeu électorale, participe de l'iniquité de la situation. Ces faits graves de conséquence, placent le pouvoir de M. Ouattara dans une situation dolosive (doll). Le camp présidentiel peut donc être accusé de verser dans l'arbitraire. »,analyse -t-il froidement.

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Cette critique est d'autant plus fondée qu'en dehors des principaux points évoqués par le porte-parole du gouvernement, nul ne sait davantage. « Si malgré la crise de on a pu adopter la loi, on doit pouvoir aussi la vulgariser auprès des leaders politiques et surtout des populations sans problème.

Le gouvernement voudrait-il cacher quelque chose, qu'il ne s'y prendrait pas autrement !», renchérit un peu ironique Me Diomandé. A l'instar des leaders de l'opposition politique qui ont unanimement dénoncé l'adoption de ce nouveau code électoral « en pleine crise du », certains militants de base de l'opposition craignent que cette situation empêche la tenue d'élections crédibles et apaisées.

« Nous sommes à 6 mois de l'élection, les conditions sont encore très floues. Même le code électoral est entouré d'épais brouillard. Il semble qu'on nous le cache. Peut-être que le camp présidentiel considère que ce n'est rien mais nous voulons tous être au même niveau d'information. Ce d'autant que le parti au pouvoir a un candidat à cette élection. Posons les conditions d'une élection transparente pour éviter certaines situations à l'avenir.

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C'est tout ce qu'on demande », a condamné un très proche du Président Henri Konan Bédié, le leader du , mettant ainsi en cause le respect du calendrier électoral prédéfini. « En l'état actuel, rien n'est prêt pour cette élection alors qu'on est juste à 6 mois », a-t-il fait remarquer. Au sommet de l'Etat, c'est le silence, comme si l'on s'était donné un mot d'ordre. A la primature, aucun commentaire officiel.

Officieusement, un conseiller du chef du gouvernement s'autorise une réaction sous anonymat « Il n'y aucune malveillance de la part du Président . Vous savez qu'il n'est pas candidat ! Le Code électoral sera rendu public dans les jours qui suivent. ». Peut-on se satisfaire d'une telle confidence qui en rajoute au doute ? Difficile de répondre par l'affirmative.

En tout cas, c'est par ordonnance que le chef de l'Etat, Alassane Ouattara a adopté le 8 avril dernier le nouveau code électoral du fait de « la situation exceptionnelle liée à la pandémie du Covid-19 et des mesures contraignantes nécessitées par l'impératif de riposte nationale qui rendent difficile la tenue des réunions parlementaires »

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Cette loi comprend, entre autres innovations, le relèvement de la caution à 50 millions de F Cfa, l'institution du parrainage citoyen, l'abaissement à 5% du taux de suffrage requis pour le remboursement du cautionnement et la suppression de la référence aux intérêts économiques et sociaux comme condition d'inscription sur la liste électorale et son remplacement par des critères plus « objectifs » se référant au domicile, à la résidence, au lieu d'inscription au rôle des contributions et au lieu d'immatriculation des Ivoiriens à l'étranger, à l'effet de lutter contre la transhumance des électeurs.

Les modalités du parrainage citoyen, sont, elles, à l'étude au niveau du ministère de l'Administration du territoire. Autant de nouvelles restrictions qui, nécessiteraient que tout le monde en soient dûment informé.

Written by Véronique Fortes

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