Procès de la rébellion en Côte d’Ivoire : voici ceux qui plongeront avec Soro

Guillaume Soro sera-t-il le seul comptable quand sonnera l'heure du procès de la rébellion en Côte d'Ivoire ? Eléments de réponse avec Mamadou Traoré.

Si on devait faire le procès de parce qu'il fût chef de la rébellion, donc le procès de la rébellion, on fera également le procès de tous ceux qui ont été avec lui dans la rébellion, de tous ceux qui l'ont soutenu dans la rébellion ainsi que de tous ceux qui les ont récompensés pour l'action de rébellion qu'ils ont menée.

Je voudrais rappeler aux uns et aux autres que le premier visage de la rébellion qui a été brandi à la presse internationale c'est . Il est en ce moment préfet de la région du Gbèkè. Il y a également d'autres visages de la rébellion bien connus qui sont en ce moment des préfets. Il s'agit de Koné Messamba, préfet de la région de la Nawa et de Coulibaly Ousmane dit Ben Laden, préfet de la région de San Pedro.

A coté de ces visages de la rébellion, il y a des têtes de pont qui occupent de hautes fonctions dans l'armée ivoirienne que sont Koné Gaoussou dit Jah Gao qui fut comzone de Boundiali, Ouattara Issiaka dit Wattao qui fut Chef d'Etat Major adjoint des FAFN, Cheif Ousmane qui fut comzone de Bouaké, Koné Zakaria qui fut comzone de , Morou Ouattara qui fut comzone de Bouna, Losseni Fofana dit Loss qui fut comzone de , Fofié Kouakou qui fut comzone de pour ne citer que ceux ceux-là.

A coté d'eux, il y a le général Soumaila Bakayoko anciennement Chef d'État Major de l'armée ivoirienne et aujourd'hui PCA qui fut Chef d'Etat Major des FAFN ainsi que le Ministre, général Gueu Michel qui fut également Chef d'Etat Major des FAFN et Chef d'Etat Major particulier du Chef de l'État.

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Doit-on conclure que tous ceux là passeront un jour à la guillotine ? Avec une telle épée de Damoclès sur leur tête croit-on ainsi obtenir leur loyauté ? En ce qui concerne les civils, le chef de la rébellion, Guillaume Soro qui fut Secrétaire Général des Forces Nouvelles, a été nommé par le Chef de l'État Premier Ministre et élu Président de l'Assemblée Nationale avec sa bénédiction.

En ce moment au gouvernement, il y a des anciens cadres de la rébellion qui y siègent que sont les Ministres Amadou Koné qui fut le Directeur de cabinet du SG des Forces Nouvelles, Konate Sidiki qui fut porte parole et Directeur de Cabinet des Forces Nouvelles, Moussa Dosso qui fut Secrétaire national chargé de l'économie et des finances des Forces Nouvelles.
Au niveau des institutions, il y le Président Koné Mamadou, Président du Conseil Constitutionnel qui fut Secrétaire général par intérim des Forces Nouvelles.

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Doit-on conclure que tous ceux là passeront également à la guillotine ? Avec une telle épée de Damoclès sur leur tête est-on sûr d'obtenir leur fidélité ? Et tous ceux là ont été nommés à leur poste par le Chef de l'État qui a reconnu et même félicité l'action héroïque qu'ils ont menée à travers la rébellion. Doit-il lui aussi passer à la guillotine pour avoir récompensé des gens considérés par ses partisans comme des criminels ?

Comme je l'ai toujours dit, si quelqu'un devait faire le procès de la rébellion, ce n'est en tout cas pas les militants et cadres du RDR car tous, en commençant par leur chef, ont soutenu, encouragé et récompensé les animateurs de la rébellion.

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Faire donc aujourd'hui le procès des animateurs de la rébellion qui a permis l'installation du pouvoir actuel parce qu'on veut écarter de la course à la présidentielle celui qui fut leur chef, c'est également faire le procès de tous ceux qui les ont soutenus et qui ont été, à travers leur soutien, co-auteurs de cette rébellion.

Faire donc venir des personnes issues de cette rébellion pour tenter de poursuivre Guillaume Soro dans le cadre de la rébellion, c'est se faire, à mon avis, un auto-goal. Nos parents disent que quand tu veux creuser le trou de la trahison, il faut en creuser deux car celui qui creuse le trou pourrait être la deuxième personne à être ensevelie dans le deuxième trou. Comme quoi, cette affaire du procès de la rébellion est un boomerang contre les accusateurs et les dénigreurs de Guillaume Soro.

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Dois-je rappeler que ceux qui ont fait voter la loi anti-casseurs en 1992 pour casser l'opposition sont ceux-là qui en ont été victimes en tant qu'opposants en 1999 ? Je l'ai dit et répété, évitons de réveiller les vieilles douleurs de la rébellion. Guillaume Soro ne fut qu'un homme de mission qui a agit pour le compte de beaucoup d'acteurs.

A la CPI, ni le Premier Ministre ni le Ministre de la défense de n'ont été convoqués. C'est Laurent Gbagbo, le chef suprême des armées, celui pour qui son Ministre de la défense, son Chef d'État Major des armées ainsi que ses soldats ont agi, pour qui toutes ces personnes étaient en mission, qui s'y trouve avec une inculpation de crime de guerre.

C'est bien à dessein que Guillaume Soro ne cesse de répéter qu'il est un homme de mission.
Comprenne qui pourra.

Written by Mamadou Traoré

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