« Soro n’a jamais eu l’intention d’utiliser les ex comzones pour déstabiliser le pouvoir »

Deuxième partie du décryptage de l'interview du Capitaine Touré Moussa sur la rébellion en Côte d'Ivoire par le pro-Soro, Mamadou Traoré.

Chers tous.
Comme promis, je vais aujourd'hui décrypter la seconde partie de l'interview de Touré Moussa. En lisant cette seconde partie de l'interview, vous constaterez avec moi que ce qui a motivé l'intervention de cet ancien farakorocien ,c'est la frustration qu'il dit avoir subie de la part de . Cette frustration se perçoit à plusieurs niveaux.
Il trouve que pendant cinq ans,il n'a pas été reçu par Guillaume Soro ni au bureau ni à son domicile afin de lui expliquer ses problèmes quotidiens de survie.

Il trouve que Guillaume Soro ,en sa qualité de Ministre de la défense ,l'a laissé aller prématurément à la retraite alors qu'il pouvait, selon lui,retarder cette retraite. Il trouve aussi que Guillaume Soro ne l'a pas fait nommer préfet comme ses autres compagnons de lutte que sont Tuo Fozie, Koné Messamba et Coulibaly Ousmane dit Ben Laden.
Il trouve également que Guillaume Soro ne l'a pas nommé Conseiller à l'Assemblée Nationale alors que des gens qui étaient sous son autorité ont été appelés aux côtés de lui. Sans me citer, je sais qu'il faisait allusion à moi ,même si dans son interview ,il a parlé de garde de corps pour maquiller l'allusion faite à moi. On peut donc conclure que la seconde partie de son interview est une série de récriminations contre Guillaume Soro.

Mais vous constaterez également que son interview est un appel au pied au Restaurant. En effet, parlant de la gestion de la marine nationale, il a souhaité que le pouvoir fasse appel à des anciens comme lui pour être par exemple conseiller et encadreur des jeunes soldats à la marine. Il a également évoqué son projet de mettre sur pieds une société de gardiennage. Attaquer donc Guillaume Soro par ces temps qui courent ,n'est ce pas une manière pour lui d'avoir les faveurs du Restaurant afin de pouvoir obtenir un agrément pour la société de gardiennage dont il parle dans son interview ? Ce n'est pas fortuit qu'il ait souhaité que Guillaume Soro vienne demander pardon au gourou du Restaurant. Ça,ce sont les propos de tous ceux qui frappent à la porte du Restaurant.

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Je vais m'apesentir sur des sujets dont il a parlé. Le premier sujet est relatif à IB. Il a avoué avoir pris de l'engrais avec les populations paysannes de Boundiali au profit d'IB pendant qu'il était commandant des opérations.
Et selon ses propos, il ne pouvait pas se dérober à ces exigences d'IB. A moi également, il a plusieurs fois donné ces mêmes explications lorsque je l'ai interpellé à l'époque sur le fait que les paysans se plaignaient de lui par rapport au de leurs engrais de production de coton et de leurs pâturages de bœufs.

J'ai même assisté tout triste un jour à un enlèvement à Ivoire coton, la société d'engrenage de coton de Boundiali,de plusieurs tonnes d'engrais. Et c'est Jordan, le commandant des opérations de Ouagolodougou, un proche d'IB, qui était venu chercher ce produit. Pour ceux qui ont tenté de faire passer IB pour un saint, ils ont leur réponse.
A eux de venir démentir les propos de Touré Moussa.

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J'avoue que c'est le sujet relatif au braquage des agences de la BCEAO qui m'a choqué. Il sait très bien que Guillaume Soro n'était mêlé ni de près ni de loin à ces braquages. Il sait également que ces braquages ont eu lieu au moment où Guillaume Soro n'avait pas totalement le contrôle de la rébellion. En ce moment là, en Septembre 2003,c'était le règne des chefs de guerre. Les civils n'avaient pas droit au chapitre. En ce moment là, Guillaume Soro n'avait pas encore le contrôle de la rébellion.

Ce n'est que vers le milieu de 2004 que Guillaume Soro a eu effectivement le contrôle de la rébellion.
Face donc à des chefs de guerre et à des soldats qui s'entretuaient pour le partage du butin des braquages des agences de la BCEAO,Guillaume Soro s'est mis loin des événements. Je sais que même lui Touré Moussa n'a pas eu droit au chapitre lors du partage du butin des braquages des agences de la BCEAO. Et il s'en était d'ailleurs plaint auprès de moi. Pour ceux du Restaurant qui pensent que j'aurais bénéficié des fruits du braquage des agences de la BCEAO, voici leur réponse.

Si le chef de guerre ,dont j'étais le conseiller politique, lui même a été mis à l'écart du partage du butin des braquages,ce n'est pas moi un kpèkpèro qui va en bénéficier. Et Touré Moussa qui me lis pourra le témoigner.
Je n'ai également jamais bénéficié du fruit des taxes qu'il prelevait à Boundiali. Pour parler comme les ,je n'avais pas cœur pour lui réclamer quoique ce soit à l'époque. Et je pense c'est ce qui m'a préservé la vie.
J'ai par contre bénéficié de son soutien indéfectible pour le sauvetage de l'école en ex zone CNO.
Il mettait régulièrement du carburant dans ma Mercedes 190 blanche afin que je ralie Bouaké pour les réunions relatives au sauvetage de l'école.

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Pour revenir au braquages des agences de la BCEAO, contrairement à IB,Guillaume Soro n'a pas voulu partager avec les Chefs de guerre le butin de leurs casses. C'est ce qui l'a sauvé d'une destitution. C'est l'exigence d'IB de partager avec les chefs de guerre le butin des casses qui a précipité son lâchage par ses frères d'armes. Contrairement donc à ce que Touré Moussa a dit,Guillaume Soro n'a pas bénéficié des fruits des braquages des agences de la BCEAO.

On me demandera certainement comment il s'est enrichit alors ! Un jour, dans ses mémoires,peut-être que Guillaume Soro expliquera surement l'origine de la fortune qu'on lui attribue. Mais ce n'est en tout cas pas grâce aux fruits des casses des agences de la BCEAO.

Vers la fin de son interview, Touré Moussa a demandé à Guillaume Soro de mettre bal à terre et à juré qu'il n'était pas le pro-IB que Tienigbanani pensait qu'il était. Il a trouvé que le traitement qu'il dit avoir subi de la part de Bogota serait dû à ce statut de pro-IB qu'on lui a attribué. Touré Moussa vient de démontrer également à travers ses propos toutes les récriminations qu'il a contre Guillaume Soro. Il vient de s'inscrire sans le savoir dans le lot de ceux qui se disent victimes de Guillaume Soro à cause de leur proximité avec IB. Sans peut-être le savoir, Touré Moussa vient de se mettre du côté des gens qui combattent Guillaume Soro avec cette affaire d'IB.

Il vient de confirmer tous les soupçons de pro-IB que les gens avaient sur lui dans la zone. Moi qui avait essayé de créer un rapprochement entre Guillaume Soro et lui, à sa demande insistante, me voici tout penaud face à sa sortie que j'ai trouvée maladroite et inopportune. Et Guillaume Soro a également trouvé dommage qu'il s'illustre ainsi.

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Touré Moussa a dit dans son intervention que Guillaume Soro serait un homme isolé et lâché par les ex comzones.
Je dirai que c'est tout à fait normal que les ex comzones, qui sont des officiers supérieurs, des soldats republicains, se détachent de lui,de l'opposant qu'il est. Au sein de la rébellion,Guillaume Soro était leur chef suprême.
Dans la République,leur chef suprême,c'est le Chef de l'Etat. Ils ne sont plus les rebelles qu'ils étaient.Ils sont aujourd'hui des soldats républicains. Et contrairement à ce que beaucoup de gars du Restaurant peuvent penser et croire, Guillaume Soro n'a jamais eu l'intention d'utiliser les ex comzones pour déstabiliser le pouvoir qu'il a contribué à mettre en place.

Pour résumer, il faut noter que la sortie de Touré Moussa était maladroite. Elle avait un objectif bien précis.
Celui de discrediter Guillaume Soro afin de bénéficier des faveurs du Restaurant. Et tout le monde sait aujourd'hui que pour pouvoir bénéficier d'une quelconque faveur du Restaurant, il faut s'en prendre, surtout quand on est un ancien des Forces Nouvelles, à Guillaume Soro. Et c'est dans ce registre que s'est inscrite l'interview de Touré Moussa.
Interview qu'il n'aurait pas dû faire en tant que farakorocien. Et je le lui ai fait savoir.
Helas !

Il se fera dorenavant laminer par les Soroistes et les gens l'attaqueront sur sa gestion de Boundiali.
Ce qui risque de ne pas l'arranger. Et ça aussi je le lui ai dit. Je lui ai dit qu'il est un militaire à la retraite et que je ne l'ai pas connu comme un politique. C'est moi qui gerais, en tant que responsable du cabinet civil des Forces Nouvelles à Boundiali, ses activités politiques.

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Et je lui ai conseillé de ne pas s'inviter dans le monde de la politique qu'il ne connaît pas. Hélas !Avec sa sortie contre Guillaume Soro, il vient de franchir le pas qu'il ne fallait pas. Pourtant Dieu m'est témoin que plus d'une fois,lorsqu'il m'a partagé ses ressentiments contre Guillaume Soro je lui ai donné des réponses qu'il a trouvé satisfaisantes.
Mais que pouvais -je faire face à un homme qui dit avoir constamment faim et qui frappe à la porte du Restaurant ?
Comprenez qu'un homme qui a faim n'est pas un homme libre.

Written by Mamadou Traoré

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