Révision de la Constitution et du Code électoral : ces « graves décisions » qui risquent de faire replonger la Côte d’Ivoire

Sur quoi portera cette révision constitutionnelle et électorale en Côte d'Ivoire, au moment où Ouattara réunit députés et sénateurs à Yamoussoukro ?

Comme certains de nos amis qui ont des oreilles au sein de la galaxie du pouvoir nous l'avaient annoncé il y a peu, je confirme en effet qu'il est prévu une cession des parlementaires pour prendre des grandes et graves décisions concernant la vie de la Nation.

Et ces décisions concernent la révision de la Constitution et du Code électoral comme l'avait promis le Chef de l'État. Sur quoi portera cette révision ? Sans être des devins, nous savons tous que cette révision constitutionnelle et celle du code électoral sont engagées pour chercher un moyen à maintenir le régime actuel au pouvoir. Bref, ces révisions seront des révisions faites sur mesure afin d'éliminer sûrement les candidats dangereux pour le régime actuel et de faciliter à l'actuel régime son maintien au pouvoir.

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Dois-je rappeler que lorsque le était dans l'opposition, ce parti a dénoncé plus d'une fois les Constitutions et Codes électoraux faits sur mesure en vue d'éliminer son champion à la course à la magistrature suprême ?

En effet, les révisions constitutionnelles et électorales de 1995, année électorale et celle de 2000, année électorale, ont contribué à éliminer le candidat du RDR de la compétition électorale présidentielle. Aujourd'hui, en 2020, année électorale que constatons nous ? Nos hommes politiques sont en train de suivre les traces de ceux qu'ils avaient combattu hier pour leurs pratiques.

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Aujourd'hui, le gourou du Restaurant, qui était hier le gourou du RDR, est en train de se comporter comme ceux qu'il avait combattus hier pour leurs pratiques anti-democratiques constitutionalistes.

J'avoue que de plus en plus, de jour en jour, je suis déçu des pratiques de l'homme pour qui j'avais une grande dévotion. Je suis déçu des pratiques de l'homme pour qui j'ai pris tous les plus grands risques de ma vie. Ma déception est encore plus grande quand je constate que celui qui fut hier le persécuté est devenu le persécuteur en chef. Je suis déçu de constater que l'homme que j'avais idéalisé, parce que je croyais naïvement qu'il s'était imprégné des valeurs démocratiques des pays où il a fait ses études et où il a eu son premier job, est devenu comme tous ces dictateurs africains que j'avais détestés.

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Hélas, je suis obligé de me rendre compte d'une évidence. L'homme noir, surtout l'Africain, n'est pas fait pour épouser les principes démocratiques venus de l'Occident. Je suis obligé de constater qu'Houphouët avait raison lorsqu'il disait, au début des années 90, que nous les Africains, surtout les , n'étions pas encore prêts, pour la démocratie à l'occidentale.

Il avait institué ce qu'il appelait la démocratie à l'ivoirienne. C'est maintenant que je me rends compte qu'il avait eu raison très tôt. Malheureusement, si nous ne prenons garde, et comme l'histoire est un perpétuel recommencement, nous risquons d'assister, ces années qui viennent, à des troubles politiques relatives à une mauvaise organisation des élections présidentielles.

Qu'avons nous fait, nous les Ivoiriens, pour mériter de tels dirigeants ? Qu'avons nous fait ? Jusqu'à présent je me le demande.

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Written by Mamadou Traoré

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