Steve Beko à Gbagbo: « Parlez un peu…Juste un peu! Ça nous suffira »

La Chambre de première instance I de la Cour pénale internationale a acquitté le 15 janvier 2019, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de toutes les charges de crimes contre l'humanité prétendument perpétrés en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011.

« CPI, apprenons à ne pas minimiser nos victoires » une analyse socio-politique du pro-Gbagbo, Steve Beko sur le combat du président Laurent Gbagbo.

La vie et son humilité m'ont enseigné de ne jamais minimiser les étapes franchies dans ma trajectoire.

Je le précise car j'ai l'impression que certains des nôtres négligent les victoires que nous avons remportées depuis avril 2011 et cela me chagrine hautement. S'il est vrai qu'il ne faut pas se contenter des nos réussites, il ne faut pas les mésestimer.

dès qu'il accède au pouvoir en 2000 est taxé de dictateur. On lui colle les escadrons de la mort, des charniers et tout cela dans le but de justifier la tentative de coup d'état qui se déclenchera deux années plus tard. Pendant tout le temps qu'il a passé au pouvoir, il a dû se battre contre ces faux préjugés. Il a beau ouvrir un procès sur le charnier de , gagner son procès contre des journalistes français sur la question des escadrons de la mort, cela ne suffisait pas. Laurent Gbagbo est un dictateur… C'est ainsi qu'ils voulaient qu'il soit perçu.

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En dépit de cela, le peuple mené par Gbagbo lui-même avec Charles Blé Goudé aux avant-postes a opposé une résistance pacifique aux déstabilisateurs internes et externes. Cela relevait de la prouesse politique. Ils finiront cependant par assouvir leur soif de pouvoir en 2011 avec l'arrestation du président Gbagbo et son transfèrement à la . Précisons à ce stade que le bombardement de sa résidence avait pour but de le tuer. Il s'en sortira miraculeusement. Son transfèrement à la CPI nous laissera totalement désorganisés et orphelins de notre Guide… Des leaders désargentés, traqués comme des animaux même en exil. Un peuple martyrisé sauvagement. Mais les ont continué de se battre.

Cependant, dès avril 2011, nous avons fait le choix de nous battre pour obtenir la libération de Gbagbo. Cetait un choix stratégique qui répondait à une logique inattaquable. Si Gbagbo restait en prison, et qu'il était toujours perçu comme un dictateur, comme est-ce que nous pourrions lui survivre nous qui nous présentons comme ses partisans? Connaissez vous un parti qui se revendique de Hitler, de Mussolini ou autres et qui n'est pas esseulé? Alors notre survie politique passait obligatoirement par la réhabilitation politique de Gbagbo. Je ne sais pas si je me fait parfaitement comprendre mais l'idée était de laver Gbagbo afin que sa propriété réagisse sur nous ses partisans. Nous y avons consacré toutes nos forces. On nous prenait même pour des fous tellement nous étions zélés. Se battre donc pour obtenir la libération n'était pas lui rendre service seulement mais il s'agissait aussi de préserver notre propre avenir politique.

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Voici chers amis les conditions et les raisons pour lesquelles nous avons consacré l'essentiel de nos forces à démontrer l'innocence de Gbagbo. Nous l'avons fait contre tous les grands médias du monde et sans grande puissance mondiale à nos côtés. Nous avons affronté la neige, la pluie, les emprisonnements pour ceux des nôtres qui sont en Côte d'Ivoire pour aboutir à ce résultat. L'acquittement du président Gbagbo ne doit pas être minimisé. Nous venons de loin mais nous l'avons réhabilité aux yeux du monde. Et maintenant c'est avec fierté que partout sur le globe nous pouvons nous dire pro Gbagbo sans avoir honte. C'est une victoire grandiose et nous devons nous en féliciter au lieu de nous auto-flageller.

Laurent Gbagbo n'est plus entre quatre murs à Scheveningen. Il est blanchi. Nous avons fait l'essentiel du chemin. Il s'agit maintenant d'obtenir son retour en Côte d'Ivoire. Alors autant je peux me plaindre des choix stratégiques opérés par les nôtres depuis son acquittement, jamais il ne me viendrait à l'idée de négliger ce que nous avons réalisé ensemble.

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Nous sommes actuellement dans une période trouble où on pensait le chemin terminé mais le régime Ouattara déploie ses ailes. Il essaie de maintenir Gbagbo loin de la Côte d'Ivoire. On écrit à la CPI, on réveille le procès de la BCEAO, et tout cela pour faire comprendre à Gbagbo qu'il n'est pas le bienvenu en Côte d'Ivoire. Mais est-ce qu'on peut frapper un enfant et l'empêcher de pleurer? Un serpent même quand on lui coupe la tête, il continu de remuer sa queue. C'est ce à quoi nous assistons actuellement. Nous sommes à la fin.

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Quant au président Gbagbo, il doit comprendre une chose. Ceux d'entre ses partisans qui ne se sont pas fabriqués des veaux d'or attendent qu'il prenne le devant des choses et nous indique le chemin. Il n'y a pas de honte à reconnaître qu'en l'état actuel des choses, il est l'arme la plus puissante que nous ayons pour triompher. M. Le Président parlez un peu…Juste un peu! Ça nous suffira.

Written by Steve Beko

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