Steve Beko répond aux détracteurs de Gbagbo: « Dire que Laurent n’a rien fait pour les fonctionnaires est un grossier mensonge »

L'extrait d'une sortie de Gbagbo en 2009 relayé par les adversaires du président du PPA-CI est devenu viral sur les réseaux sociaux. Steve Beko en parle.

𝐋𝐚𝐮𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐆𝐛𝐚𝐠𝐛𝐨 : « 𝐉𝐞 𝐧'𝐚𝐮𝐠𝐦𝐞𝐧𝐭𝐞𝐫𝐚𝐢 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧 𝐅𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝'𝐮𝐧 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝'𝐡𝐮𝐢. 𝐀𝐮𝐜𝐮𝐧 𝐅𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐯𝐫𝐚 𝐮𝐧 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜 𝐝𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝'𝐡𝐮𝐢 𝐬𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 »

Cet extrait, abondamment relayé par les adversaires du président Gbagbo est devenu viral sur les réseaux sociaux depuis quelques mois. C'est même l'argument massif de ceux-ci lorsqu'ils veulent démontrer que l'ex président n'a rien fait pour les fonctionnaires ivoiriens. Cette publication va démonter cet argument qui relève en fait d'une manipulation des masses.

𝐂𝐎𝐍𝐓𝐄𝐗𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐔𝐑𝐒

Le 14 mars 2009, le président reçoit des enseignants grévistes au Palais présidentiel. Première démarcation, Laurent Gbagbo ne frappe pas les fonctionnaires ivoiriens en grève comme on a pu voir des Docteurs se faire bastonner récemment sous ce régime.

A la suite d'une grève assez dure, Laurent Gbagbo engage le dialogue avec les enseignants et avant de sortir cette phrase, il rappelle les sacrifices consentis par le gouvernement en faveur des enseignants. Afin de mieux comprendre, il faut savoir que dès qu'il est nommé premier ministre en 1990, divise le salaire des enseignants en deux. C'est-à-dire que là où un enseignant devait percevoir 200.000FCFA, il touche désormais 100.000FCFA. Cette mesure a été appelé le raccrochage.

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𝐋𝐄 𝐅𝐎𝐍𝐃 𝐃𝐔 𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐔𝐑𝐒

Ainsi Laurent Gbagbo commence débute son intervention : « Votre Porte- parole, Soro Mamadou que je connais, a évoqué la rencontre de 1995 où j'avais promis qu'une fois élu, je supprimerai les salaires à deux vitesses ; une mesure que je trouvais complètement inique. Quand j'ai été élu, la première année qui a suivi mon élection, j'ai supprimé les salaires à double vitesse. »

La Côte d'Ivoire compte à peu près 300.000 fonctionnaires. Les enseignants sont les plus nombreux d'entre eux. Grace à la décision du président Laurent Gbagbo de faire le décrochage des enseignants, le salaire de ceux-ci est passé du simple au double. Lisons bien. Je ne parle pas d'une augmentation de 20.000FCFA. Grace au décrochage, là où un enseignant percevait 200.000FCFA par mois, il touchera désormais 400.000FCFA. C'est une mesure concrète que tout le monde peut vérifier.

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En plus de cette mesure en faveur des enseignants, il a accordé un nouveau statut aux policiers. Celui-ci a couté 12 milliards. Puis il signe un nouveau statut pour les magistrats. Décret n°2008-15 du 11 février 2008 : Un régime vraiment spécial qui met les magistrats à l'abri de tout souci financier. Décret consultable ici : https://loidici.biz/…/pro…/le-statut-de-la-magistrature/.

Puisque nous devons parler avec des preuves. On pourrait ajouter la revalorisation du statut des personnels sortis de l'ENA (École Nationale d'Administration), des Diplomates, du personnel des affaires maritimes et portuaires, des Eaux et Forêts. Et toutes ces mesures ont été prises pendant que nous étions en crise économique du fait de la crise militaire et politique. Dire que Laurent Gbagbo n'a rien fait pour les fonctionnaires est donc un grossier mensonge.

𝐀𝐓𝐓𝐄𝐍𝐃𝐑𝐄 𝐃𝐄𝐔𝐗 𝐒𝐄𝐌𝐀𝐈𝐍𝐄𝐒…

Mais revenons en à la phrase en question et je vous offre les paragraphes complets :

« Et vous avez vu que le 19 septembre 2002, la guerre civile a commencé. Telle la situation. Donc, aujourd'hui, après la signature de l'Accord Politique de Ouagadougou, j'ai engagé les discussions parce que la guerre est finie et il nous reste la sortie de crise en trois points. Un, la négociation pour baisser définitivement le niveau de notre endettement extérieur. Deux, régler les questions militaires avec le problème des ‘'Com'zones''. Et trois, aller aux élections. Ce que la Commission Électorale Indépendante (CEI) est en train de faire, en procédant à l'identification. Ce qui importe ici, c'est de parler du premier point, c'est-à-dire, la question des Finances Publiques.

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Nous avons donc négocié et nous négocions bien. Mais, la décision (PPTE) va être prise le 27 mars prochain, c'est-à-dire dans deux semaines. C'est le 27 mars que la décision sera prise de réduire la dette de la Côte d'Ivoire pour qu'au lieu de 700 milliards de F CFA que nous payons par an, nous ne payions plus que de 200 milliards. Ce qui va nous faire un gain de 500 milliards. L'ensemble des Ivoiriens va gagner 500 milliards de F CFA. Aujourd'hui, c'est cela qui est mon problème. Je vous le dis nettement aujourd'hui, c'est ce qui est mon problème. Je veux aller à ce point de décision pour que la Côte d'Ivoire, notre pays, gagne 500 milliards de FCFA par an.

Je pense que pour deux semaines, il faut attendre. Aujourd'hui, Il ne faut pas que la masse salariale explose. Et je n'accepterai pas que la masse salariale aujourd'hui explose. Je n'augmenterai aucun Fonctionnaire d'un franc aujourd'hui. Aucun Fonctionnaire ne recevra un franc de plus aujourd'hui sur son salaire par rapport au gain que je vois et que toute la Côte d'Ivoire va avoir d'ici deux semaines. Donc, quand je vous dis : « allez discuter », mais, allez-y discuter pour préparer la sortie de crise ; parce que nous allons en sortir. »

Laurent Gbagbo demandait donc aux fonctionnaires d'attendre deux semaines, le temps que la décision concernant le point du PPTE soit rendue. C'est cela la vérité. Le discours est consultable ici : https://afriquematin.net/14-mars-2009-voici-le-message…/

𝐔𝐧𝐞 𝐩𝐡𝐫𝐚𝐬𝐞 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐯𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐞́𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞

Une phrase sortie de son contexte devient un prétexte. Ce n'est pas parce qu'on fait de la politique qu'il faut mentir. En tout état de cause, nous sommes là pour rétablir les faits.

Written by Steve Beko

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