Tabaski 2020 en Côte d’Ivoire : ce qui se passe à l’abattoir de Port-Bouët

A moins d'une semaine de la fête de la Tabaski 2020 en Côte d'Ivoire, l'abattoir de Port-Bouët (Abidjan Sud) est déjà très fourni en moutons et bœufs.

Au niveau de l'approvisionnement, la disponibilité des bêtes est visible à partir du carrefour Akwaba et sur tout le prolongement de l'abattoir. Même, le chemin de est colonisé par ces bêtes où rodent plusieurs vendeuses de nourriture notamment de l'attiéké, du riz, de la viande… On y trouve toute sorte de commerces y compris des établissements de transfert d'argent.

Les abords de la voie de ce carrefour jusqu'à l' sont pour la circonstance tous occupés par les vendeurs de béliers. Même constat au niveau du parc à bétail de l'abattoir de où les enclos sont tous bien approvisionnés. Au total 600 enclos ont été dressés par les services du district d' pour accueillir les animaux. Près de 6000 commerçants de bétail sont déjà sur le site pour écouler leurs bêtes.

«Nous voulons vendre rapidement nos bêtes pour répartir au car nous voulons aller célébrer la  »,  a indiqué Bayoulou Adama, un commerçant.

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Un parc spécial a été dressé pour les bœufs. De milliers de têtes sont déjà réunis dans l'attente de la clientèle.

Les camions de convoyage des bêtes ont des difficultés à stationner car il n'y a plus de places, ce qui est à la base de l'embouteillage monstre qui commence à être observé dans les environs.

Pour cette fête, le directeur de la Communication du Nicolas Baba Coulibaly a précisé que ce sont plus de 70.000 têtes d'ovins, bovins et caprins qui sont déjà disponibles à l'abattoir de Port-Bouët, l'objectif pour cette année étant de 120.000 têtes.

Toutefois selon le président de la des commerçants de bétail de la région des , Toé Seydou l'objectif pour cette fête s'élève à une estimation de 80 milles têtes en raison de l'impact de la COVID 19 et du non départ des pèlerins pour la .

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«Au niveau des pays fournisseurs tels que le Burkina et le , la demande a augmenté puisque les pèlerins ne sont pas partis », a indiqué M.Toé rassurant que des marchés annexes sont ouverts à  , au niveau de la casse, à Attecoubé et à Adjamé.

« Comme vous pouvez le constater, il y a assez de bêtes à l'abattoir de Port-Bouët pour que les populations puissent s'approvisionner. Alors cette année, les populations n'auront pas vraiment de problèmes pour avoir des bêtes pour la fête », a-t-il indiqué.

La mairie de Port-Bouët a également aménagé un site de 8 hectares à sur la route de pour dégorger celui de l'abattoir. Les fidèles désirant se procurer ces bêtes du sacrifice ont commencé le défilé vers l'abattoir.

La sécurité assurée

Sur place, plusieurs éléments de la nationale font des patrouilles à pieds pour assurer la sécurité des sites de commercialisation et pour désengorger les voies d'accès à l'abattoir de Port-Bouët.

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A cet effet, 300 éléments des forces de l'ordre appuyés par des jeunes volontaires sont mobilisés pour le bon déroulement de la foire qui sera lancée lundi par le district d'Abidjan.

«La foire est un peu difficile. Il faut être dans la filière pour comprendre certaines choses. Par exemple, la plupart des personnes qui sont ici ne comprennent que leur langue du pays, soit le peuhl, le moré et rarement du malinké. Donc nous mettons à la disposition de ces commerçants des jeunes pour les accompagner à écouler leurs marchandises», a clarifié le président Toé.

Cet opérateur économique a expliqué que d'autres convois sont encore en route pour assurer la fourniture du marché en bétail.

Des prix à la portée de toutes les bourses

Pour ce qui est des prix, selon les vendeurs, ils sont à la portée de toutes les bourses. « Chacun pourra se procurer le mouton de son choix. Les coûts varient de 50.000 à 400.000 et même davantage», a assuré Kané Arouna, un vendeur de bétail sur le site de l'abattoir.

A en croire ce marchand qui vend en permanence sur le site, il faudrait, pour bénéficier des meilleurs prix, acheter les bêtes directement chez les vendeurs car certains commerçants achètent les bêtes pour les revendre sur le même site. Aussi, les prix des moutons chez ces revendeurs s'avèrent-ils assez élevés.

Il a par ailleurs recommandé de procéder à l'achat de son mouton de sacrifice plusieurs jours avant la fête pour bénéficier dans un premier temps des meilleurs bêtes mais aussi pour bénéficier des meilleurs prix pratiqués par les commerçants.

«Si vous attendez les derniers jours, comme certains qui viennent la veille de la fête, non seulement les commerçants augmentent les prix mais en plus vous n'aurez pas les bêtes de bonne qualité», a t-il averti.

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A ce propos, un autre commerçant, Sidibé Sékou a confié que certains achètent des moutons dès l'arrivée des premiers convois et les font garder par les commerçants pour les récupérer la veille où le jour même de la fête, évitant ainsi les désagréments dus à l'affluence des derniers jours.

Toutefois, les différents prix ne gagnent pas l'assentiment des clients qui s'en plaignent.

«Les prix sont en cette année. Au lieu de transporter les bêtes après la fête pour répartir, les commerçants gagneraient à les vendre à des prix abordables», préconise, Moussa, un cadre de l'administration ivoirienne.

Mesures de lutte contre la propagation de la Covid 19

Sur place peu de commerçants utilisent les . Face à cette situation, la coopérative des commerçants de bétail de la région des Lagunes a décidé de s'impliquer dans la sensibilisation et le respect des gestes barrières. 5.000 cache-nez, 400 seaux et 40 cartons de gels mains sont  disponibles pour l'ensemble des commerçants et les potentiels clients.

«Toutes les dispositions ont été prises pour lutter contre la propagation de la maladie. Des jeunes ont été mobilisés pour la distribution gratuite de cache nez à tous ceux qui n'en auront pas», a rassuré Toé Seydou.

Ce sont entre 15 ou 17 milliards Fcfa de transaction qui sont effectués chaque année lors de la fête de tabaski.

La Tabaski ou Aïd-el-kebir commémore la soumission à du Prophète Abraham qui était alors prêt à sacrifier son fils unique, Ismaël, sur son ordre. Chaque musulman ayant les moyens doit immoler une bête, notamment un bélier sain pendant cette fête pour perpétuer cet acte d'Abraham.

Written by Dorges Boly

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