Tabaski 2023 Côte d’Ivoire: les prix des moutons se négocient à partir de 110.000 FCFA

A trois jours de la fête de la Tabaski 2023 en Côte d'Ivoire, certaines têtes coûtent 120.000, 150.000, 200.000, 300.000, 400.000 francs CFA voire plus pour les plus belles races.

Une variété d'ovins et de bovins à perte de vue

La disponibilité des bêtes est visible à partir du carrefour Akwaba et sur tout le prolongement de l'abattoir, rendant très difficile la circulation sur les voies menant à ce marché de bétail. Le président de la coopérative des commerçants de bétail de la région des Lagunes, Toé Seydou a rassuré que le marché sera approvisionné avec 120.000 têtes d'ovins et 12.000 de bovins. En plus de l'abattoir de Port-Bouët, d'autres parcs à bétail ont été ouverts à Attécoubé, Cocody, Yopougon, Abobo et Treichville.

Il a rassuré que plus de 70.000 têtes d'ovins sont déjà disponibles pour la Tabaski 2023. S'y ajoutent 12.000 têtes de bovins.

Selon M.Toé comparativement aux années précédentes, le niveau d'approvisionnement est encore bas. Il explique que cette situation est due à l'insécurité avec la présence des djihadistes dans le nord du Burkina Faso et du Mali.

A l'en croire, 70 % des zones occupées par les terroristes au nord du Mali et du Burkina Faso sont les zones de bétails. Les commerçants qui essaient de se surpasser pour aller chercher les bétails sont, soit dépouillés de leurs fonds de commerce, soit agressés voire tués et c'est déplorable. «Nous sommes obligés d'envoyer des pisteurs pour aller chercher le bétail dans ces zones », regrette-t-il, rassurant toutefois que 40 camions chargés de bêtes sont en route pour approvisionner suffisamment le marché ivoirien.

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Malgré ce niveau d'approvisionnement, tout le site de l'abattoir et ses environs sont envahis par les bêtes. Les devantures des habitations du quartier Sicogi, face au centre commercial de l'abattoir, sont assaillies et colonisées par les bœufs et les béliers. Même, le chemin de fer n'est pas épargné par la présence de ces bêtes. Sur le site, exercent plusieurs vendeuses de nourriture notamment de l'attiéké, du riz, de la viande. On y trouve toutes sortes de commerces y compris des établissements de transfert d'argent, affluence oblige.

Les camions de convoyage des bêtes éprouvent d'innombrables difficultés pour stationner en raison du manque de places, occasionnant les embouteillages monstres qui obstruent les voies depuis le grand carrefour de Koumassi jusqu'à la commune portuaire et par la voie du port, au départ du carrefour ancien Koumassi.

«La foire est un peu difficile. Il faut être dans la filière pour comprendre certaines choses. Par exemple, la plupart des personnes qui sont ici ne comprennent que la langue de leur  pays c'est-à-dire le Peuhl, le Moré et rarement le Malinké. Donc, nous mettons à la disposition de ces commerçants des jeunes pour les aider à vendre leurs marchandises », précise Toé Seydou.

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Des prix jugés très élevés

Sur place, les prix des moutons se négocient à partir de 110.000 francs CFA. Certaines têtes coûtent 120.000, 150.000, 200.000, 300.000, 400.000 francs CFA voire plus pour les plus belles races. « C'est selon la bourse de chacun. Les prix étaient abordables les premiers jours mais depuis le week-end dernier, ils ont flambé », souligné M. Toé.

Selon Kané Mamourou, un marchand exerçant en permanence sur le site, il faudrait, pour bénéficier des meilleurs prix, négocier directement avec les vendeurs car certains commerçants achètent les bêtes pour les revendre sur le même site. Aussi, les prix des béliers chez ces revendeurs s'avèrent-ils plus élevés.

Il recommande, par ailleurs, de procéder à l'achat de son mouton de sacrifice plusieurs jours avant la fête pour bénéficier des plus belles bêtes aux meilleurs prix. « Si vous attendez les derniers jours, comme certains qui viennent la veille de la fête, non seulement les commerçants augmentent les prix mais en plus vous n'aurez pas les bêtes de bonne qualité », avertit-il.

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A ce propos, un autre commerçant, Sidibé Seydou, confie que certains clients achètent des moutons dès l'arrivée des premiers convois et les font garder par les commerçants pour les récupérer la veille où le jour même de la fête, évitant ainsi les désagréments dus à l'affluence des derniers jours.

Toutefois, les différents prix ne gagnent pas l'assentiment des clients qui s'en plaignent. « Les prix sont en hausse cette année. Au lieu de transporter les bêtes après la fête pour répartir, les commerçants gagneraient à les vendre à des prix abordables », préconise un cadre de l'administration ivoirienne, Cissé Sékou.

Dame Aminata Koné affirme avoir parcouru de fond en comble sous la pluie le parc de l'abattoir et discuté âprement avec des vendeurs pour finalement avoir un bélier qui lui convient au prix de 210. 000 francs CFA.

Face aux prix élevés, plusieurs fidèles musulmans préfèrent s'associer pour payer un bœuf à 350.000 ou 400.000 FCFA. « Nous venons de Koumassi. Vous voyez dans le véhicule, il y a cinq bœufs. Ce sont des familles qui se sont associées à deux ou trois pour payer un bœuf. Non seulement, la viande est abondante, mais encore, on fait des économies », indique Fadiga Aboubakar, conducteur de camion.

Les bouchers chevillards mobilisés

D'autres fidèles préfèrent s'approvisionner chez les bouchers détaillants. A ce niveau, le président de la coopérative des chevillards et auxiliaires d'Abidjan, Zoungrana Rasmane, précise que toutes les dispositions sont prises pour le ravitaillement du marché en viande.

« Chaque année, les bouchers et chevillards dont nous avons la charge font de l'embauche pour qu'en cas de manque, des dispositions rapides soient prises pour le ravitaillement du marché en viande. Notre objectif premier est d'assurer l'approvisionnement de la ville d'Abidjan en viande », assure-t-il.

Il prévient que compte tenu de la forte demande, parfois, la maîtrise des prix reste quasi impossible, précisant que beaucoup d'efforts sont faits pour maintenir le cap. M. Zoungrana souligne également qu'en pareille situation, le marché est approvisionné en moutons de et non en moutons de boucherie, ce qui fait observer une différence de prix.

« Les moutons que nous mettons habituellement à la disposition de la clientèle sont des moutons de boucherie. Et pendant la période de fête, nous n'en avons pas. Ceux qui viennent sont les moutons de Tabaski, c'est-à-dire de gros béliers. Il ne faut pas confondre ces deux types de bêtes. C'est ce qui justifie souvent une augmentation », précise le président des bouchers et chevillards.

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La sécurité renforcée

Sur place, plusieurs éléments de la police nationale veillent au grain. Certains font des patrouilles à pied pour assurer la sécurité des sites de commercialisation et pour désengorger les voies d'accès à l'abattoir de Port-Bouët. Des courses-poursuites entre les forces de l'ordre et des agresseurs sont régulièrement observées sur le site.

Entre 15 et 17 milliards de Francs CFA de transaction sont effectuées chaque année lors de la fête de la Tabaski.

La Tabaski ou Aïd-el-Kebir commémore la soumission à Dieu du Prophète Ibrahim qui était alors prêt à sacrifier son fils unique, Ismaël, sur son ordre. Chaque musulman ayant les moyens doit immoler une bête, notamment un bélier sain, pendant cette fête pour perpétuer cet acte d'Ibrahim. Cette grande fête musulmane sera célébrée le 10e de Dhul-Hijjah, le 12e mois du calendrier lunaire hégirien, le 28 juin 2023 en Côte d'Ivoire.

Written by Yeclo avec AIP

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