Assassinat de Thomas Sankara : qui est le général Gilbert Diendéré ?

Gilbert Diendéré, ce militaire de haut rang, ex chef d'état-major de Blaise Compaoré est cité dans l'assassinat de Thomas Sankara. 

est considéré comme « le bras armé des insurgés du 4 août 1983 », jour où prend le pouvoir avec l'aide de son ami Compaoré. Il est « le  cinquième homme » de la révolution avec Sankara, Lingani, Zongo et Compaoré.
Dès lors, son ascension est rapide.

Gilbert Diendéré se retrouve à la tête du fameux Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) chargé d'assurer la sécurité du chef de l'État,  un régiment créé en novembre 1995 par décret présidentiel.
Le RSP est aujourd'hui composé de 1 300 soldats, soit 10 % des effectifs de l'armée burkinabè. Le régiment ne fait pas dans la dentelle. Au cours d'une mutinerie dans la ville de Bobo Dioulasso, en 2011, des éléments du RSP sont envoyés pour mater la rébellion. Cette intervention coûtera, officiellement,  la vie à 7 mutins. Les médias locaux évoqueront plutôt plusieurs dizaines de personnes tuées.

Le soldat de première classe Élisée Ilboudo est le premier des accusés à être entendu. Ce mercredi matin, le tribunal cherchait à savoir si le général Gilbert Dienderé, qui avait le grade de lieutenant au moment des faits, était sur les lieux le jour de l'assaut contre le bâtiment où Thomas Sankara et ses collaborateurs étaient en réunion.

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Les avocats des parties civiles ont insisté pendant l'interrogatoire de l'accusé sur la présence ou non du lieutenant Gilbert Diendéré sur le site du Conseil de l'entente. Le lieutenant Gilbert Diendéré était le responsable de la sécurité du site. « Est-ce que Gilbert Diendéré était au conseil de l'entente le 15 octobre 1987 ? », demande un avocat. « Je ne me rappelle pas » répond l'accusé. À l'aide d'un schéma tracé par l'accusé lui-même devant le juge d'instruction, Maître Olivier Badolo tente en vain d'avoir confirmation sur la présence du lieutenant Gilbert Diendéré sur les lieux de l'attaque.

Maitre Prosper Farama, un autre avocat revient à la charge : « Qui s'occupait de la sécurité au conseil de l'entente ? » « C'était le lieutenant Gilbert Diendéré » précise Yamba Élisée Ilboudo. « Les soldats chargés de sécuriser le site sont-ils intervenus pour savoir l'origine des tirs ? » poursuit l'avocat, « non personne n'est venu », répond l'accusé.

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Face à l'insistance du président du tribunal et des avocats l'accusé finit par déclarer que Gilbert Diendéré était bien sûr les lieux, en réunion avec ses soldats, « pourquoi lorsqu'il s'agit du général Gilbert Diendéré, vous ne vous souvenez de rien, avez-vous peur ? » demande le président du tribunal. « Cette question est compliquée, en tout cas j'ai peur », soutient le soldat Yamba Élisée Ilboudo. Quant aux armes l'accusé affirme que le commando était en possession de lance-roquette RPG7, d'une mitrailleuse FN et des AK47, mais ils n'ont pas eu besoin d'utiliser toutes ces armes.

Written by Léo Gustave

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