» Un riz couché » entre Gbagbo et A’Salfo ?

Alors que les Ivoiriens sont dans des débats oiseux sur la cherté de la vie, PPA-CI et RHDP se donnent pourquoi Gbagbo a refusé de saluer A’Salfo lors du concert de Yodé et Siro.

L’une des tares de l’Afrique, et singulièrement de la Côte d’Ivoire, est notre propension à nous focaliser sur ce que les marxistes appellent les contradictions secondaires en délaissant les principales.

En d’autres termes, lorsque le sage nous montre la lune, nous avons tendance à regarder plutôt son doigt. Ainsi nous passons des jours et des semaines à débattre de choses futiles, alors que les vrais sujets de débats sont là, sous nos yeux.

Et après nous nous étonnons que le pays et le continent n’avancent pas. Heureusement que le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti de Laurent Gbagbo est là pour recentrer le débat lorsque cela devient nécessaire.

Précisons que ce parti, comme l’a dit l’excellent journal « le Temps », est « un parti systémique qui s’autorégule et s’auto-régénère pour les batailles futures et présentes ». C’est aussi un parti qui est un « condensé d’expertises, d’intelligences et de sciences », toujours selon l’éminent confrère.

Ainsi, depuis quelque temps, les Ivoiriens sont dans des débats oiseux sur la cherté de la vie, sur les soldats ivoiriens détenus au Mali, l’avancée du terrorisme dans notre région et d’autres futilités du même genre.

Alors que le vrai débat est ailleurs : la vraie question qui devrait préoccuper les Ivoiriens est de savoir pourquoi Laurent Gbagbo a refusé de saluer A’Salfo lors du concert de Yodé et Siro. Voilà !
Rappelons rapidement les faits. Lors du récent concert des artistes Yodé et Siro, auquel Laurent Gbagbo assistait en compagnie de sa « petite femme » Nady, l’artiste A’Salfo qui était présent a voulu saluer le Woody de Mama.

Ce à quoi sa garde rapprochée s’est opposée. Et voici que le pays est mélangé. L’affaire est grave. Très grave même. Toute la galaxie gbagboïque s’est prononcée sur l’affaire, toutes les grandes intelligences du pays, qui se trouvent forcément au PPA-CI, ont donné leurs opinions, dans les journaux, dans des vidéos sur internet et tout ça.

Et pour clore le débat, M. Damana Pickass, le secrétaire général du PPA-CI, forcément l’une des plus grandes intelligences de ce pays (pour rappel, c’est lui qui en 2010 avait empêché le porte-parole de la Commission électorale indépendante de prononcer les résultats de l’élection présidentielle en lui arrachant les feuilles des mains, ce qui a fini par plonger la Côte d’Ivoire dans la guerre civile) s’est prononcé sur la question lors d’un meeting.

Voici la substance de ce qu’il a dit, tel que je l’ai entendu dans une vidéo sur Facebook : « y a pas quelqu’un dans ce pays qui est plus ouvert que Laurent Gbagbo. Y en a pas. C’est pour cela que tout le monde veut le saluer et qu’il répond à toutes les sollicitations. C’est un enfant du peuple.

Et le peuple a le droit de le revendiquer. Donc nous ne faisons pas un problème du fait que les gens courent pour saluer Laurent Gbagbo. Au contraire. Ça prouve que Laurent Gbagbo est un enfant du peuple et quand le peuple le voit, le peuple est content. Le peuple veut le saluer, le peuple veut le prendre dans ses bras. Donc ça c’est pas un problème. Mais il faut que les gens comprennent aussi que Gbagbo, c’est un président.

Donc il y a un protocole autour de lui. Nous-mêmes qui sommes ses collaborateurs directs, on fait les frais de la sécurité du président. Tu veux t’approcher de lui, il te bloque on dirait il te connait pas. Oui. Donc A’Salfo, qui est un frère et qui est un petit de Gbagbo, je ne sais pas pourquoi Gbagbo va refuser de le saluer. Il ne faut pas soulever de faux débats.

Si A’Salfo lui-même n’avait pas pris micro, pour dire qu’il n’avait pas eu le temps, lui A’Salfo, d’aller saluer Gbagbo Laurent, nous-mêmes on ne l’aurait pas su. Parce que Gbagbo lui-même n’a pas le temps. Tous les jours les gens défilent chez lui pour aller le saluer. »

Voilà ! Cependant, il y a ce qui est dit et le non-dit. Et Gbi de Fer, l’éminent politologue spécialiste des questions gbagboïques que tout le monde connait, a dit que lorsqu’il écoute les uns et les autres, il comprend qu’il y a « un riz couché » entre Gbagbo et A’Salfo.

Et ce « riz couché », c’est que Gbagbo et ses gens reprocheraient à A’Salfo de n’avoir pas chanté pour demander la libération de notre Mandela ou tout au moins, fait le pèlerinage de La Haye ou de Bruxelles pour aller le saluer. Et pire, il n’a pas été le saluer depuis son retour au pays. C’est très grave ça. Or, dans la galaxie gbagboïque, on dit que A’Salfo doit sa carrière à Gbagbo.

Vous voyez non ? Donc A’Salfo est un ingrat. C’est pour cela qu’on n’a pas voulu qu’il salue Gbagbo lors du concert de Yodé et Siro. On a la rancune tenace là-bas. Et pour qu’il se fasse pardonner, je conseille à A’Salfo de se couvrir la tête de cendres et d’aller, en marchant sur les genoux, devant la porte de Gbagbo pour répéter cent fois : « j’ai péché, j’ai péché, j’ai péché, oui j’ai péché. C’est pourquoi je supplie le réconciliateur KKB, la sainte mère Nady ainsi que tous les saints refondateurs d’intercéder pour moi auprès du Christ de Mama ». Qu’A’Salfo le fasse vite pour que le pays retrouve la paix.
Venance Konan

Written by Venance Konan

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