Emile Guiriéoulou interpellé par la police ghanéenne à la frontière togolaise, ce samedi 7 avril 2018. Il a finalement été libéré, après plusieurs tractations et a rejoint son domicile d'Accra (Ghana).
L'on ignore ce que lui reproche la police ghanéenne, une chose est certaine, celle-ci l'a empêché de traverser la frontière, ce samedi 7 avril 2018, pour se rendre à Lomé, où il avait divers rendez-vous, ce week-end. Contrairement à l'information qui a circulé, c'est bel et bien la police ghanéenne qui a interpellé ce ponte du Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo), en exil à Accra, depuis avril 2011 et non la police togolaise « sur ordre du président Faure Gnassingbé ».
Ces derniers jours, la police ghanéenne se montre de plus en plus ferme contre les pro-Gbagbo en exil au Ghana, inscrits sur la liste des personnalités recherchées par la justice ivoirienne et transmises aux autorités ghanéennes.
Après Katinan, Emile Guiriéoulou interpellé
Le lundi 12 mars 2018, c'est Justin Katinan Koné qui a été brièvement interpellé à l'aéroport d'Accra. L'ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo revenait d'une tournée politique en Europe. Il a été très vite relâché. Si les autorités ghanéennes ont, depuis l'élection en 2017, de Nana Akufo-Addo, de ne plus extrader de citoyen ivoirien, vers Abidjan, elles surveillent cependant étroitement, les pro-Gbagbo qu'elles soupçonnent d'activisme peu politiquement correctes, surtout ceux qui sont visés par un mandat (comme Guiriéoulou) délivré par les autorités ivoiriennes. La brève interpellation de ce cacique du camp Gbagbo peut trouver ici une explication.
Emile Guiriéoulou, 69 ans, a été le ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, dans le gouvernement non reconnu par la communauté internationale, de Gilbert Aké N'Gbo, lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011. Il avait fui la Côte d'Ivoire, pour le Ghana, après la chute de son mentor, le 11 avril 2011. En juillet 2017, il a été réélu à la tête de la Coordination du FPI en exil.
Emmanuel Gautier