Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en août 2018 avait mis en scène sept jeunes filles de l'Ecole nationale de police de Côte d'Ivoire. Alors que se pose la question de la plainte des femmes du PDCI contre la députée Mariame Traoré, le problème du deux poids deux mesures de l'administration ivoirienne se pose avec acuité.
« Pardon venez seulement ce n'est même pas cher, et puis y'a crédit », « L'argent ou rien, vous êtes là, vous les filles vous aimez l'argent, si on n'aime pas l'argent on va aimer quoi ? », « De la manière vous aimez c.., c'est comme ça on aime l'argent. Aujourd'hui tout est payant, teint clair est payant», « C'est simple, nous on aime l'argent, vous aimez notre ‘'gninnin'' (sexe féminin en langue bété) et nous on aime l'argent ».
Tour à tour, dansant et chantant, elles se sont illustrées devant la caméra. Une vidéo en réponse à des élèves policiers garçons, qui était sensée rester dans un groupe WhatsApp entre policiers en stage, s'est retrouvée sur des plateformes de discussions faisant croire qu'elle était destinée au grand public. Une pratique courante, au sein de jeunes élèves policiers en formation. Après la diffusion des vidéos, Alors, les plus hautes autorités de la police avaient jugé que les propos de ces jeunes filles dégradaient l'image de la corporation.
« Toutes les femmes du PDCI, vos Mères c… Si vous n'êtes pas contentes; je vous attends ici »
Elles ont été purement et simplement radiées des rangs de la Police nationale ivoirienne, ainsi qu'un jeune homme élève comme elles, accusé d'avoir partagé la vidéo sur sa story Watsapp. Six mois plus tard, c'est-à-dire le 1er février 2019, Mariame Traoré, députée (RDR) de Tengrela s'adonne à des insanités plus violentes, sur les réseaux sociaux contre Sita Coulibaly, présidente des femmes du PDCI-RDA.
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Insultant même toutes les femmes du parti d'Henri Konan Bédié. « Toi Sita Coulibaly c'est de toi que je parle, bordelle comme au RDR on ne fait pas le bordel, tu es restée au PDCI. Toutes les femmes du PDCI, vos mères c… Si vous n'êtes pas contentes je vous attends ici ». Même si elle avait présenté des excuses dans une autre vidéo, elle n'avait pas pris soin d'y inclure les personnes diffamées.
Narguant même ces dernières sur la plainte qui a été déposée contre elle chez le procureur de la République en ces termes : « J'attends ma convocation ».
Contrairement aux jeunes filles policières dont la vidéo était exclusivement destinée à leur groupe WhatsApp entre policiers de promotion et s'est retrouvée accidentellement sur des plateformes de discussions, Mariame Traoré désormais surnommée députée « Bièki… », quant à elle, avait l'intention d'atteindre sa cible en faisant sa vidéo puisqu'elle avait pris soin de la mettre en ligne elle-même, avant de s'excuser non pas auprès de celles qu'elle a injurié, mais auprès des femmes du RHDP qui se sont senties choquées par la vulgarité de ses propos.
Roxane Ouattara