Aboudramane Sangaré est décédé des suites d'un cancer de la prostate. C'est ce que révèlent certains de ses proches qui dévoilent les dernières heures de cet homme politique qui marque la vie politique de la Côte d'Ivoire, depuis trente ans.
Samedi 3 novembre 2018, il est midi. Au domicile abidjanais d'Aboudramane Sangaré, à Cocody-Riviera, c'est la consternation. Responsables du Front populaire ivoirien (FPI), parents, amis et connaissances contiennent difficilement leurs douleurs. Cet ancien ministre des Affaires étrangères, membre fondateur du FPI et compagnon de longue date de Laurent Gbagbo, vient de tirer sa révérence et l'heure est aux interrogation.
De bonne source, Aboudramane Sangaré, 72 ans (un an de moins que Laurent Gbagbo, son immanquable mentor) a commencé à éprouver de violents maux, il y a deux semaines, liés à sa prostate. Sa dernière sortie publique remonte au 18 octobre 2018. Il fustigeait les conditions d'organisation des élections locales. Le président par intérim du FPI (branche des Gbagbo ou rien) avait été conduit à la clinique Hôtel Dieu d'Abidjan, où il avait subi une première opération chirurgicale.
« Quel drame ! »
Dans la nuit de vendredi à samedi, son état de santé s'est dégradé, nécessitant un transfèrement dans une autre clinique, en l'occurrence la Polyclinique Farah. C'est là qu'il a rendu l'âme. Dès qu'elle a appris la nouvelle, Simone Ehivet Gbagbo, épouse de Laurent Gbagbo et compagnonne de lutte du « Gardien du temple », comme on l'appelait, a accouru à la clinique.
La plupart des dirigeants de la branche du FPI dirigée par Sangaré, en déplacement à l'intérieur du pays, pour une cérémonie politique, ont alors dépêché des proches, au sein de la clinique, pour vérifier l'information. « Mon ami de tous les jours, Aboudramane Sangaré s'en est allé. Quel drame ! », s'est simplement exclamée Simone Gbagbo.
Elvire Ahonon
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