11 avril 2011, Gbagbo est capturé: Jean Bonin révèle l’appel d’Anne Ouloto, depuis le Golf Hôtel

Jean Bonin, président du FIER
Jean Bonin, président du FIER © Crédit Photo DR

« La force du pardon (1ère partie) ». Jean Bonin revient sur la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 et l'appel d'Anne Ouloto.

Nous sommes le 11 avril 2011. Gbagbo est capturé. Les morts jonchent par centaines les rues d'Abidjan. Le Pdt Affi me recommande de ne pas me mettre à l'abri à Dimbokro. Je suis ses conseils et cela me sauvera la vie.

Mon vigile à Dimbokro m'appelle en pleurs. Il vient d'être braqué par une horde de rebelles armés jusqu'aux dents. Ils me cherchent. Je n'y suis pas. Il l'expulsent de ma résidence et la pillent de fond en comble. Tout ce qui peut être déplacé est emporté.
Ils éventrent les murs pour y voler les câbles et prises électriques, la plomberie, les portes, les fenêtres et autres placards. Seuls les murs échappent à leur furie dévastatrice. La maison est complètement pillée.
Ils essaient d'emporter ma Porsche. En vain. De guerre lasse, ils démontent le moteur, la boîte de vitesse et vandalisent le véhicule pour calmer leur colère d'avoir pas pu la démarrer sans les clefs.

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Dans mon malheur, je me réjouis d'être en vie. Je vois à la télé les terribles images de Mme Gbagbo, brutalisée et de Tagro Desiré défiguré par une balle tirée à bout portant dans la bouche. Je suis meurtri.

Je décide d'aller en exil au Ghana. Que de tracasseries policières et douanières ! J'y reste quelques jours avant de m'élancer en direction du Togo, puis du Bénin. Au final, je retourne au Togo pour m'y installer pour plusieurs mois.

Un jour, , depuis le Golf Hôtel me joint sur mon téléphone et m'encourage à revenir car me dira-t-elle “tu n'es pas recherché. Ta vie n'est pas en danger. Reviens, je m'engage à faire assurer ta sécurité”. Je lui fais confiance. Par petite touche, je repars sur Abidjan.

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Mon domicile des 2 plateaux a été miraculeusement épargné. Dieu merci. La vie doit reprendre son cours. Je ne nourris aucun sentiment de revanche et encore moins de haine. Je suis juste triste pour tout ce gâchis. Hélas, le dialogue ne l'a pas emporté sur la voie des armes. C'est la vie.

11 ans après, je reste résolument positif, optimiste et le regard fixé devant moi et non dans le rétroviseur. J'ai la conviction que l'avenir qui s'offre à moi et à tous les survivants est plus radieux que le kyste de haine qui aurait pu germer en moi.

Tous, nous avons expérimenté la méchanceté, la violence et les ressentiments. Cela ne nous rien apporté. Essayons à présent, dans le respect de nos différences, la fraternité et l'amour du prochains. (À suivre).

Written by Jean Bonin

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