71,11% d’échec au BEPC 2022: un cadre du PPA-CI réagit, « le handicap de l’école ivoirienne est lié à la mauvaise gestion du pouvoir d’Etat »

Au BEPC, les chiffres nous donnent des taux de 41,24% pour l'année 2021 et 28,89% pour cette année 2022. Les résultats de cette année peuvent refléter le niveau réel des élèves mais dans quelles conditions ? Une analyse de Djatchi Josué du PPA-CI.

Avant 2010, le taux d'admissibilité au BEPC vacillait entre 23,31% (2005) et 45, 34% (2007). A cette époque, aucun taux n'a fait l'objet de scandale tout simplement parce que tout d'abord l'école était gratuite ensuite les responsabilités étaient partagées et enfin chacun était à sa place. Les parents d'élèves n'y trouvaient aucun inconvénient. Certains parents allaient jusqu'à même faire redoubler des classes à leurs enfants pour une mise à niveau parce que l'école était gratuite. On n'a pas peur d'échouer quand les conditions sont favorables à une remise en jeu.

Quand l'échec devient une fatalité c'est que y'a problème. Depuis que M. Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir, l'échec est devenu une fatalité, aucune issue possible. La population ivoirienne a du mal à apprécier les taux d'admissibilité. Les gens ont surtout du mal à accepter le taux d'échec aux examens et concours. De 2011 à 2021, il était difficile d'apprécier le taux d'admissibilité parce qu'on nous avait envoyé des handballeurs pour gérer l'école ivoirienne. Et les gens se croyaient au terrain de handball où il faut toujours marquer beaucoup de but pour avoir des lauriers. Nous avons connu de faux chiffres. Les taux d'admissibilité étaient du « Levure dans farine ». Big up à Kandia Camara.

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Depuis 2021, il a eu pitié de l'école ivoirienne et il l'a confiée à quelqu'un qui est du milieu. Depuis sa prise de fonction, la ministre de l'éducation nationale affiche une volonté de soigner la grosse plaie que l'école ivoirienne a eue les 10 dernières années qui précèdent sa gestion. La ministre Mariatou Koné veut peut-être élever le niveau. Elle veut peut-être faire un toilettage. Elle a même ramené la dictée. Elle a supprimé les frais de COGES. Au BEPC, les chiffres nous donnent des taux de 41,24% pour l'année 2021 et 28,89% pour cette année 2022. Les résultats de cette année peuvent refléter le niveau réel des élèves mais dans quelles conditions ?

Les efforts de la ministre de l'éducation nationale sont louables. Cependant, le problème de l'école ivoirienne n'est pas un problème de forme. C'est plutôt un problème de fond, un problème systémique. Certes le bébé de 10 jours et le bébé de 150 ans auront tous deux du mal à tenir sur leurs jambes. Mais, on ne donnera pas à téter au bébé 150 ans contrairement à celui de 10 jours. Pour dire que les reformes que la Ministre apporte à l'école ivoirienne auront l'effet escompté si les conditions de vie et d'étude reviennent à leur rythme normal comme ça l'était au moment où ces méthodes réussissaient à notre système éducatif. Au moment où l'école ivoirienne connaissait un franc succès avec ces méthodes, on avait un pouvoir d'Etat patriotique, qui faisait de l'école sa priorité et qui allait jusqu'à gratifier les élèves des livres (250f). A cette époque, le coût de la vie n'avait pas le même niveau actuel.

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Aujourd'hui nous sommes en 2022. Si la Côte d'Ivoire doit revenir à ces méthodes qui, par le passé, lui ont garanti le succès dans son milieu éducatif, il faudra un changement de paradigme. Il faudra faire face à la cherté de la vie. Big up à toi Bebi Philipe. Il faudra ramener le cacao, le café et l'hévéa à la valeur (prix) qu'ils avaient à cette époque ou plus. Il faudra revenir à la gratuité de l'école. Sinon, il faut augmenter le salaire des fonctionnaires selon le niveau de vie actuel, revaloriser nos matières premières agricoles, construire des établissements scolaires. Une grande capacité d'accueil dans nos école favoriseraient la réduction du nombre d'élèves dans une classe et créeraient un environnement propice à l'apprentissage. Il faudra solutionner le problème du trafic de la drogue. Sinon nos écoles sont devenues de véritables fumoirs du poupounampou. Il faut régler le problème de la corruption. Les enseignants diluent l'enseignement dans les établissements publics pour que les élèves puissent se retrouver dans leurs collèges à eux-mêmes. L'on devra faire un véritable suivi de la qualité de l'enseignement dispensé dans nos établissements privés…

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Le handicap de l'école ivoirienne est lié à la mauvaise gestion du pouvoir d'Etat. Les agriculteurs, les commerçants, nos parents, sont victimes d'une injustice à leur faite par les gouvernants. Avec un taux d'échec de 71,11% les élèves et leurs parents deviennent, par la volonté des puissants, les seuls à payer le prix du mal de l'école ivoirienne dont les responsabilités devraient être partagées entre tous les acteurs du système éducatif ivoirien.

La vie est devenue tellement chère que nos mamans vont désormais au marché sans leur panier.

DJATCHI Josué,

Written by YECLO.com

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