Affaire subventions des Maires de Côte d’Ivoire: Assalé Tiémoko sans détour, « arrêtez de tromper les Ivoiriens »

Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé
Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé © Crédit Photo DR

Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé, fait des éclaircissements relatifs aux subventions des Maires de Côte d'Ivoire.

Je lis depuis quelques mois, en prenant comme élément de preuve, des propos qu'a tenus Mme , à l'occasion des municipales de 2018, que, lorsqu'on n'est pas un maire , on ne peut pas avoir les moyens de travailler et de développer sa commune.

Ce matin, je voudrais faire les éclaircissements suivants.

Oui, j'ai aussi entendu ces propos, ils ont été tenus aussi sur le sol de Tiassalé, à l'occasion des municipales de 2018, mais ce ne sont que des propos de campagne qui n'ont aucun rapport avec les règles de gestion des finances publiques et des rapports entre les collectivités et l'Etat.

Le budget de l'Etat, voté par le parlement, s'équilibre en recettes et en dépenses. Les recettes de l'Etat comprennent, entre autres choses, les impôts collectés sur le territoire de chaque commune et dont, au moins, 40%, sont rétrocédés à la commune en question.

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C'est ce qu'on appelle, les « impôts partagés ».

A côté de ces impôts, il y'a ce qu'on appelle les subventions de l'Etat, qui sont calculées en fonction de la population de chaque commune. Ces subventions progressent d'une année à une autre.

Les impôts partagés et les subventions, sont dans le budget de l'Etat et une fois adopté par le parlement, ce budget s'exécute en totalité.

C'est avec le niveau des impôts partagés et des subventions, plus les fonds propres (taxes municipales et autres), en année N-1 que toutes les collectivités établissent leur budget (recettes et dépenses) pour l'année N+1.

Les impôts partagés sont reversés aux collectivités à des dates précises dès qu'ils sont reçus par L'ACCT suivant une clé de répartition établie par arrêté interministériel.

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L'ensemble des collectivités, à travers le SYGACUT (système de paiement unique du trésor) reçoivent leurs impôts partagés, le même jour, un document par la suite diffusé sur la plate-forme des des maires, atteste de cela.

Aucun maire n'est privé des impôts partagés parce qu'il ne serait pas Rhdp. Il n'y a aucune démarche particulière à faire pour recevoir ces impôts partagés. Ils sont immédiatement transférés à toutes les mairies dès leur mise à disposition auprès de L'ACCT par la direction générale dss impôts.

S'il y'a un retard, ce retard impacte toutes les collectivités, comme ce fut le cas en 2021 où toutes les mairies ont attendues plus de six mois avant de recevoir ces impôts partagés.

Les subventions sont transférées aux collectivités dès leur mise à disposition auprès des services de la décentralisation (pour traitement), par la paierie générale en charge des collectivités.

Aucun maire n'est privé des subventions de sa commune parce qu'il ne serait pas Rhdp.

Aucun maire de Côte d'Ivoire, n'est privé des ressources contenues dans le budget de sa commune et approuvé par la tutelle, au motif qu'il n'est pas un élu Rhdp. C'est totalement faux.

Tous les maires de Côte d'Ivoire, qu'ils soient du parti au pouvoir, qu'ils soient de l'opposition ou qu'ils soient indépendants, sont traités de la même manière par l'Etat de Côte d'Ivoire.

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Si la blague selon laquelle il faut être un maire du Rhdp pour avoir les moyens de travailler était vraie, les communes tenues par les maires Rhdp, dont certains sont des ministres ou occupent de hautes responsabilités, seraient les plus développées de la Côte d'Ivoire.

Or, ce n'est pas le cas et c'est même très loin d'être le cas.

Au regard de ce qui précède, il est totalement faux de prétendre qu'on doit aller au Rhdp quand on a été élu sous la bannière « indépendant », ou d'un parti politique de l'opposition, pour avoir les moyens de travailler.

Tous les maires étant traités de la même manière par l'état.

Il appartient à chaque élu de déployer son leadership, son intelligence politique, ses relations personnelles, sa crédibilité, pour obtenir des choses, au-delà de ce que donne l'état. C'est tout.

Il faut arrêter de tromper les Ivoiriens et de justifier l'incapacité de certains à imaginer le développement de leur commune, à réinventer une façon de faire la politique qui obtienne l'adhésion des populations.

Les mairies sont des outils de développement et non des outils de politique politicienne que doivent envahir des cadres et des militants de partis politiques .

L'Etat travaille pour tout le monde et non pour un parti politique.

C'est aux populations de comprendre les enjeux du développement pour ne pas mettre à la tête de leur collectivité, des gens qui racontent qu'on doit les voter parce qu'ils sont du PDCI, du PPA-CI ou du Rhdp et qui n'ont aucun sens du management d'une collectivité.

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C'est pas les partis politiques qui financent les collectivités, c'est l'argent public et cet argent appartient à chaque ivoirien.

Vous pouvez avoir un budget de plusieurs milliards pour votre mairie, si l'élu qui est à sa tête n'a pas de leadership, n'a pas de vision, n'a pas le sens du management, n'a pas un amour profond pour les populations, il ne fera rien de structuré avec cet argent.

Des exemples frappants sont sous nos yeux.

Respectons l'intelligence des Ivoiriens.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE

DÉPUTÉ-MAIRE DE TIASSALÉ.

Written by Assalé Tiemoko

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