Assalé Tiémoko condamne le meeting du PPA-CI empêché à Kani: « on en est maintenant à l’overdose, il faut arrêter »

Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé, a condamné le meeting du PPA-CI, parti de Gbagbo, empêché à Kani dans le Worodougou.

Occupé par mes tournées en zone rurale, je n'ai pas suivi, ces derniers jours, l'actualité politique nationale.

Rentré à Abidjan ce mardi et en faisant une revue de presse de la semaine écoulée , je suis tombé sur des papiers contant la mésaventure vécue par une délégation du dans certaines localités au nord du pays où cette délégation a été empêchée de se réunir pour parler aux populations.

Dans mes recherches pour avoir plus d'éléments sur cette affaire , je suis tombé sur deux réactions qui m'ont permis de me faire une idée: Celle de (cellule communication du PPA-CI) et de mon collègue député de , .

De l'analyse croisée des deux réactions, il ressort une seule vérité : La délégation du PPA-CI a été bel et bien empêchée de se réunir, par des jeunes.

Qui a instruit ces jeunes de se comporter ainsi et pourquoi ?

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La recherche de la réponse à cette question n'est pas importante même si mon collègue député affirme, s'appuyant sur ses propres informations, que ces jeunes se seraient déterminés ainsi qu'ils l'ont fait, au motif que la délégation du PPA-CI aurait voulu tenir « un meeting jugé illegal motifs pris du mépris de cette délégation pour leur localité et ses habitants ».

Cet argument de mon collègue avec qui j'ai en commun certaines valeurs dont la vérité, n'est pas recevable et c'est même inquiétant que mon collègue l'évoque sans le condamner vigoureusement.

Parce que dans ce pays, ce ne sont pas des jeunes d'une localité qui décrètent si une réunion politique est légale ou pas. Si nous donnons caution à ce genre de pratiques illégales, bientôt l'anarchie s'installera dans tous le pays par effet rebond.

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Cet agissement de ces jeunes mérite donc une attention profonde et là-dessus, je voudrais dire ceci.

Ce pays n'est plus divisé en deux. Il est dirigé par un président dont le pouvoir s'étend sur toute l'étendue du territoire national et qui est le garant de notre constitution, laquelle constitution prescrit la libre circulation de tous les Ivoiriens dans leur pays.

Au-delà, depuis près d'une décennie, le chef de l'Etat et son gouvernement ont mobilisé des milliards de Fcfa pour recoller dans le cœur des Ivoriens -à travers un processus de réconciliation piloté désormais par un ministre-les morceaux éparpillés du « Vivre ensemble ».

Ce vivre ensemble, cette réconciliation célébrés il y a quelques jours à Yamoussoukro par le président et ses deux « frères », doivent produire des effets sur toute l'étendue du territoire.

Le vivre ensemble prôné par le chef de l'Etat ne doit pas avoir de sens que sur une partie du pays, il doit produire ses effets sur toute l'étendue du territoire national.

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Ce n'est pas à des jeunes de déclarer « illégale » une réunion politique , c'est le travail de la justice ou des autorités légalement établies.

Cet agissement de ces jeunes fragilise le discours de réconciliation porté par le chef de l'Etat et appelle de la part du gouvernement, une réaction appropriée, autrement nous risquons de glisser vers la ruine de tous les efforts faits par le chef de l'Etat et tous les Ivoiriens dans le processus de réconciliation., gage d'une paix durable indispensable à tout programme de développement.

Ce qui vient de se passer là, ne doit pas être banalisé dans un pays qui sort difficilement de plusieurs décennies de méfiance et de haine.

Je condamne avec la plus grande fermeté, cet agissement à contre-courant du processus se réconciliation et j'appelle l'attention de tous les acteurs politiques de tous bords, de toutes les régions sur cet agissement. Les Ivoiriens doivent être partout chez eux parce qu'il n'y a pas deux constitutions ni deux présidents dans ce pays et aucun Ivoirien n'a le droit de se substituer à la justice ou aux autorités légalement installées pour faire sa justice d'émotion contre d'autres Ivoiriens.

J'en appelle également à toutes les autorités municipales et préfectorales de toutes localités à assumer leurs responsabilités en répondant « Oui » ou « Non » à une manifestation et à arrêter de se cacher derrière des jeunes qui n'ont aucun droit à empêcher une réunion de se tenir.

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Prenons garde tous, de nous taire devant ces mauvaises graines qu'on recommence à enterrer petit à petit et dont la fulgurante germination, sous nos silences calculés et conditionnés, fragilise la cohésion sociale dans notre pays et finira par nous pousser encore les uns contre les autres, la bouche et le cœur armés de terribles pensées.

Trente années de gâchis, on en est maintenant à l'overdose, il faut arrêter. On a des enfants et une jeunesse à éduquer, un pays a construire.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE

DÉPUTÉ DE LA NATION.

Written by Assalé Tiemoko

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