Le président Henri Konan Bédié a mis fin aux fonctions de sa direction de la communication. Jean-Yves Esso a décidé de se prononcer.
Mesdames et messieurs, instances dirigeantes du PDCI-RDA,
Permettez-nous tout d'abord de vous présenter nos plates excuses pour cette démarche inhabituelle de notre part concernant notre propre famille politique.
Nous nous permettons d'utiliser ce canal pour nous adresser à vous malgré votre accessibilité permanente car l'objet de cette correspondance a connu sa naissance et son dénouement sur les réseaux sociaux. Il est donc tout à fait naturel, pour nous, de donner notre sentiment concernant ce dossier, sur la place publique.
Soyez rassurés, nous aimons, comme beaucoup d'entre vous le confort du train-train quotidien, le sentiment de tranquillité que procure cette ambiance de préparation des fêtes de fin d'année dans un minimum de quiétude. Cependant, dans cette ambiance d'emplettes festives, nous nous sentons le devoir de consacrer un court instant de nos occupations quotidiennes à nous asseoir et donner notre avis sur le cas cité en objet.
Nous pensons très sincèrement qu'un silence susceptible de faire vivre une possible erreur, de nature à saper la dignité d'autrui, est un silence coupable…
Mesdames et messieurs, instances dirigeantes du PDCI-RDA,
L'ex-patronne de la communication du président BEDIE, a été, peut-être à raison ou à tort-l'avenir nous le dira sûrement-vilipendée sur la place publique. Nous l'avons accusé de haute trahison.
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Nous l'avons exposé ainsi à la vindicte populaire sans états d'âme. Jugée coupable avant tout procès…Sur la base de ces rumeurs et sans que les militants, que nous sommes, ayons pu avoir ne serait-ce que le début d'un élément de preuve indiscutable sur ce dossier sensible, d'importantes décisions ont été prises.
Cette nouvelle réorganisation de la communication du Parti nous sied car nous avions un sérieux problème à ce niveau, nous n'en disconvenons pas. La grande qualité et la compétence avérée des personnes choisies aux différents niveaux de la nouvelle structure communicationnelle sont le gage d'une future parfaite gestion de ce secteur, ô combien stratégique.
Néanmoins, nous ne sommes pas à l'aise avec de telles méthodes expéditives…
Mesdames et messieurs,
Même si nous n'avons pas encore revu la directrice de la communication du président BEDIE depuis l'arrestation spectaculaire de nos leaders politiques, cette personne est semble t'il encore vivante et en pleine possession de ses moyens, donc tout à fait en mesure de répondre des faits qui lui sont reprochés par le truchement d'une convocation.
Pourquoi ne l'avons nous pas encore entendu sur le sujet ? Pourquoi ne l'avons nous pas convoqué tout simplement pour explication?
Depuis notre sortie de la messe dominicale, nous ne pouvons nous empêcher de nous interroger nous-mêmes, dans le silence et le recueillement, sur cette affaire. Nous ne pouvons nous empêcher d'analyser, dans la sincérité de notre conscience, quelle impression ont fait sur notre raison les rumeurs ou « preuves » rapportées contre l'accusée et les moyens de sa défense.
Nous ne pouvons nous empêcher de penser à ses proches et à ses enfants…Nos parents nous ont toujours enseigné qu'il valait mieux se hasarder à sauver un coupable que de condamner un innocent. La pire des choses…
Mesdames et messieurs, chers aînés,
Nous nous plaignons de la tendance du pouvoir RHDP, a appliquer une justice expéditive et partiale. Lorsque nous observons comment est traité ce dossier sensible, nous nous posons la question de savoir si nous sommes bien différents de ceux que nous dénonçons à cors et à cri.
Le vraisemblable ne doit en aucun cas tenir lieu de preuves. Tous les actes de recherche de la vérité ont ils été bien accomplis ?
A cause de cette cabale médiatique, nous avons tout vu de la vie de cette dame. Nous sommes même tous allés jusque dans son lit ! Oui, elle a sa vie privée comme tout un chacun parmi nous.
Oui, elle a des défauts comme tout un chacun parmi nous. Oui, elle n'est pas très sympathique et peut même souvent inspirer l'antipathie.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille lui tomber dessus « à bras raccourcis »…Aristote disait : « L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.
« Notre famille politique regorge de savants sages.
Permettez nous d'intercéder auprès de vous, savants sages du PDCI-RDA, pour offrir à cette dame la possibilité de se défendre car il est plus difficile sans doute, mais peut-être plus courageux et à coup sûr plus juste, d'essayer de mieux comprendre, avant de juger.
Merci de votre compréhension.
Jean-Yves ESSO ESSIS
Membre du BP du PDCI-RDA
