Geneviève Goëtzinger, ex-DG de RFI, décrypte l'élection de Bictogo à la présidence de l'Assemblée nationale et le rôle d'Affi, le président du FPI.
La journée du 7 juin 2022 marquera-t-elle un tournant dans la manière de faire de la politique en Côte d'Ivoire ? C'est clairement le souhait qu'exprime Pascal Affi N'Guessan dans une déclaration forte et sobre.
En réalité le président du Front Populaire Ivoirien a le triomphe modeste. Si lui se garde bien d'un triomphalisme qui n'est pas dans sa nature, ses amis sont en droit de le dire: ce qui s'est passé hier est l'illustration de la pertinence de la ligne politique qu'il incarne.
Hier en fait, il s'est produit factuellement trois choses: un constat, une analyse, un engagement.
D'abord, les groupes parlementaires de l'opposition ont partagé un constat : celui que l'affrontement menait dans le mur et était source de douleurs.
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Ensuite, ils ont fait l'analyse que le temps était venu de tourner la page de cette ère maudite.
Enfin, ils se sont engagés à emprunter désormais la voie du dialogue et Adama Bictogo a été le catalyseur de cette nouvelle posture.
Félicitations à lui qui a mis en place habilement les bases de ce consensus autour de sa personne.
Pour les GOR, cette posture marque une rupture avec la ligne revancharde et extrémiste qu'ils privilégiaient.
Elle consacre la victoire d'Affi, Affi le pacifiste soucieux d'épargner ses concitoyens, Affi le cérébral qui privilégie la réflexion à l'émotion, Affi le réconciliateur qui ne connaît pas le sens du mot rancune, Affi l'homme de dialogue qui estime que la négociation est toujours la meilleure arme, finalement Affi le stratège puisque, avoir raison des années avant tout le monde, est la marque d'un sens stratégique hors normes.
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En votant comme un seul homme hier pour Adama Bictogo, les parlementaires EDS ont aussi montré à la face du monde l'inanité des insultes, des calomnies proférées tant d'années à l'égard du président du FPI.
Au passage, ils ont reconnu de manière magistrale la victoire du nouveau président de l'Assemblée Nationale lors des législatives d'Agboville. Hier on avait une pensée pour la jeune Fleur qui a été lâchée en rase campagne par ses « camarades ». Un apprentissage en accéléré des rudes lois de la politique. Yako à elle mais bienvenue dans le monde des adultes, celui de la responsabilité !
