Bédié et Affi boudent toujours le processus électoral. Fernand Dédeh revient sur les évènements de Bonoua et Abidjan du 19 octobre 2020.
Les tensions sont montés d'un cran à Abidjan et dans plusieurs villes de l'intérieur du pays, ce lundi 19 octobre 2020. Mot d'ordre de désobéissance civile lancé par l'opposition combiné à la grève de la Fédération scolaire et estudiantine, la FESCi, cocktail explosif, en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre 2020.
Des voitures et bus calcinés à Abidjan, des pneus enflammés sur les voies publiques dans certains quartiers, à l'intérieur du pays, des troncs d'arbres disposés sur les routes en signe de protestation. Les écoles paralysées, les élèves délogés des classes, le spectacle était vraiment triste ce lundi 19 octobre en Côte d'Ivoire.
Les élèves ont raison de demander des comptes sur la gestion des frais dits COGES. Le silence gênant des autorités de l'Education nationale sur le mode de répartition de l'argent collecté dans les poches parents d'élèves est suffisamment évocateur. Un directeur régional s'est même fendu d'une note aux établissements privés de sa circonscription pour imposer une cotisation de 1000 FCFA/élève pour ce qu'il appelle « Soutien à la nouvelle stratégie de communication ». Bref!
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Les réseaux sociaux commentaient les événements en temps réel, tel un match de football. Les images étaient atroces, violentes. Sans filtre. La ville de Bonoua, à 60 km au Sud d'Abidjan et Dabou étaient particulièrement en effervescence. On avait connu le mur de Berlin. On a découvert le mur d'isolement de Bonoua. Le mur de la colère.
Aucun bilan officiel des manifestations, disponible. Cependant, les images terrifiantes qui ont circulé, ont montré la gravité de la situation. Suffisamment grave pour interpeller la conscience nationale. Les premiers concernés, ce sont les citoyens eux-mêmes. Ils sont les vrais patrons des politiciens. Le temps est peut-être venu pour que la masse silencieuse donne de la voix, celle que j'appelle la troisième voix, pour dire Stop!
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Le jeu du feu et des flammes, n'honore pas la Côte d'Ivoire. Ce pays a les ressources nécessaires et les compétences avérées pour régler les contradictions sociales et politiques par la réflexion, le dialogue. C'est tout de même incroyable que tout le monde voit bien le danger, mais comme tétanisé, incapable d'action ou de réaction, l'on se contente des décomptes macabres.
La campagne électorale se poursuit. Deux candidats sur les quatre retenus par le conseil constitutionnel, Alassane Ouattara et Kouadio Konan Bertin sont en campagne. Le premier sera face au Patronat ivoirien ce mardi 20 octobre 2020. Le second recevra à 11 h, une plate-forme de partis politiques et à 17 h, il sera en meeting à Yopougon, au quartier Toits Rouges.
Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'guessan de l'opposition boudent toujours le processus électoral.
Situation volatile donc à un peu plus de 10 jours du scrutin.