En conférence de presse le lundi 27 décembre 2021, le procureur, Adou Richard, est revenu sur l'affaire du boycott de la présidentielle ivoirienne 2020.
Selon l'enquête, les actes de violences ont été commis dans le District d'Abidjan et dans huit régions: Sud-Comoé (Bonoua), Grands Ponts (Dabou), Lôh-Djiboua (Divo), Iffou (Daoukro), Moronou (Bonvouanou, M'Batto), Bélier (Toumodi), Lacs (Yamoussoukro) et l'Indenié-Djuablin (Abengourou, Niablé).
« A ce jour, 233 personnes impliquées à divers degrés dans ces infractions graves ont été interpellées dans le pays et 40 autres ayant été formellement identifiés sont activement recherchés pour avoir participé à ces évènements », a-t-il dit.
La grande majorité de ces personnes, dont le président du Front populaire ivoirien (FPI), Affi Nguessan et Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Pdci, a bénéficié d'une mise en liberté provisoire ou a été placée sous contrôle judiciaire.
« Seules 11 personnes sont toujours détenues préventivement. Il s'agit notamment des personnes présumées avoir commis des crimes crapuleux comme la décapitation du jeune Nguessan Koffi Toussaint à Daoukro, et le meurtre de l'adjudant Sanogo Seydou, atteint par balles à la tête, ainsi que des auteurs présumés des meurtres perpétrés à Dabou », a-t-il poursuivi.
« Toutes les personnes dont la culpabilité pourrait être retenue au cours des procès à venir, subiront toutes, la rigueur de la loi pénale, l'objectif étant de lutter contre l'impunité des auteurs des infractions graves commises, surtout à chaque période électorale », a-t-il prévenu.
Certains leaders politiques de l'opposition sont accusés d'avoir financé et armé des populations pour empêcher l'élection présidentielle du 31 octobre 2021. Les juges d'instruction étant en train de boucler leurs investigations, dévoileront les personnes inculpées en vue du jugement.
Concernant M. Bédié, ancien président de la République, le procureur de la République a démontré qu' il est « justiciable », dans ce contexte comme tout citoyen et pourrait être poursuivi pour son rôle dans ces actes de violences selon la décision des juges d'instruction.
Relativement aux poursuites engagées contre les anciens présidents de la République, chefs de gouvernement et anciens ministres, le procureur a précisé que « lorsque les faits reprochés à ces personnalités ont été commis à l'occasion où pendant les élections, il n'y a plus de procédure spéciales ».
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De ce fait, « les textes qui s'appliquent sont le code électoral, le code pénal et le code de procédures pénales », a-t-il souligné, mentionnant qu' »à partir de ce moment les juges d'instruction sont saisis et nous attendons tous qu'ils finissent leurs informations judiciaires pour savoir les personnes contre qui il sera retenu des charges, alors, sans exclusive, elles seront présentées au tribunal ».
Le procureur a, par ailleurs, fait remarquer que cette conférence de presse qui intervient au moment de la reprise du dialogue politique ivoirien, est une « coïncidence », car il « n'est pas un acteur politique » et il pose des actes conformément à la loi.