Bras de fer Côte d’Ivoire – Mali : l’ONU « pompier pyromane »

L'ONU joue à un jeu trouble après avoir participé au pourrissement dans la crise entre le Mali et la Côte d'Ivoire ? Une analyse de Ferro Bally.

POMPIER-PYROMANE. L'ONU et son secrétaire général António Guterres jouent à un jeu trouble après avoir participé au pourrissement dans la crise entre le et la Côte d'Ivoire. Et c'est seulement après 79 jours de détention qu'ils appellent, le 26 septembre 2022, à « la libération urgente des militaires ivoiriens ».

En effet, dès le déclenchement de l'affaire, le 10 juillet, et les premiers échanges de communiqués entre les deux pays, les Nations Unies ont joué aux pyromanes. Elles ont sèchement pris position, le 14 juillet, par la voix de leur porte-parole, le diplomate américain Farhan Haq.

Il a fait deux affirmations. D'une part, es 49 militaires ivoiriens arrêtés ne font pas partie des forces des Nations Unies au Mali. D'autre part, contrairement aux déclarations, le 12 juillet, du Conseil national de sécurité ivoirien, ils n'ont pas le statut d'éléments nationaux de soutien (NSE).

LIRE AUSSI: Attaque jihadiste au nord du Burkina: au moins une « dizaine de morts »

Cette prise de position, jamais démentie à l'ONU, est venue accréditer la thèse malienne de « mercenaires » venus déstabiliser les institutions de la transition militaire.

Mieux, la Minusma, l'opération des Nations Unies au Mali, a abandonné son porte-parole, le Français Olivier Salgado, qui a été expulsé, le 20 juillet, du territoire malien.

Et cerise sur le gâteau, dans sa note verbale adressée, le 22 juillet, au ministère des Affaires étrangères malien, la Minusma signale certes des « dysfonctionnements », mais tient le même discours.

LIRE AUSSI: 7e édition du Label des consommateurs africains: CIL remporte pour la 3e fois consécutive le Prix du Meilleur Matelas en Côte d'Ivoire

D'un, l'opération « n'a pas connaissance d'un contrat entre l'Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE ». De deux, l'opération « n'a pas été informée de la présence et du nombre de NSE de la Côte d'Ivoire ».

Les militaires ivoiriens ne relèvent donc pas des Nations Unies et les transactions, si transactions il y a eu pour leur présence à , apparaissent louches et effectuées à l'insu des Nations Unies.

Celles-ci ont, de ce fait, explicitement apporté de l'eau au moulin des autorités maliennes qui ont écroué et inculpé, le 12 août, les militaires ivoiriens pour « tentative d'atteinte à la sûreté extérieure du Mali ».

Après avoir ainsi fini de miner le terrain, António Guterres tente de se racheter. Il fait volte-face et veut maintenant jouer au pompier. Il s'est alors lancé dans une requalification judiciaire des infractions reprochées aux militaires ivoiriens.

LIRE AUSSI: Affaire Dezi Dokui : le DG de la Police reçoit le policier victime d'une attitude de la part d'une danseuse

En soutenant ouvertement, le 18 septembre, que les militaires ivoiriens « ne sont pas des mercenaires; c'est évident », Guterres interfère dans les procédures judiciaires engagées et ne participe pas à l'apaisement dans la tension juridico-diplomatique, qu'il exacerbe, entre le Mali et la Côte d'Ivoire.

Car, il braque les autorités militaires maliennes, qui l'ont clashé à l'assemblée générale des Nations Unies, et jette de l'huile sur un feu ardent. Au détriment des militaires ivoiriens dont le séjour carcéral atteint, ce 27 juillet 2022, les 80 jours. Et c'est l'impasse.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

Affaire Policier et Desy Dokui: la danseuse libérée

Sécurité: le Président Ouattara s’entretient avec Gerald Darmanin, porteur d’un message de Macron