L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, invité de TV5 Monde, a brisé le silence qu'il s'était imposé depuis son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).
Laurent Gbagbo a officiellement mis fin à son long silence de 9 ans ce jeudi 29 octobre. L'ancien chef d'Etat, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en 2011, est sorti de sa réserve jeudi à l'avant-veille de la présidentielle en Côte d'Ivoire pour appeler au dialogue, alors que beaucoup d'Ivoiriens redoutent de nouvelles violences autour du scrutin.
« La catastrophe. Ce qui nous attend, c'est la catastrophe et c'est pourquoi je parle. Pour qu'on sache que j'ai parlé. Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Pour qu'on sache que je dis qu'il y avait autre chose à faire. Il faut discuter. », a indiqué Laurent Gbagbo.
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Selon des indiscrétions, Laurent Gbagbo se qui se serait également longuement entretenu à Bruxelles, le 27 octobre, avec Tidjane Thiam, deux hommes « qui s'apprécient bien », a affirmé être résolument du côté de l'opposition. « Je dis, vu mon expérience, qu'il faut négocier ! », a insisté l'ancien président.
La colère, « je la comprends et je la partage ». « Pourquoi veut-on faire un troisième mandat? Il faut qu'on respecte ce qu'on écrit, ce qu'on dit (…) Si on écrit une chose et qu'on fait une autre, on assiste à ce qui arrive aujourd'hui », a estimé M. Gbagbo, 75 ans, à propos de son ancien adversaire, Alassane Ouattara.
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« La jeunesse ne dit rien du tout (rires). Ce sont les autres qui parlent pour notre jeunesse. Mais je ne voudrais pas focaliser la discution sur ce sujet. Parce que, bon, moi j'ai été mis en prison un décennie et la vie a continué. Donc la vie peut continuer sans nous. Mais je veux dire que poser le problème en ces termes là, c'est encore tromper les Ivoiriens. En leur disant, si ces trois là s'en vont, tous les problèmes sont règlés. Or non. Il faut une auto éducation. Il faut que les gens comprennent que dans la démocratie on se donne des règles. On n'est pas d'accord. Dans la démocratie d'abord on se rend compte qu'on est pas d'accord. C'est la première chose qui fonde la démocratie. On n'est pas d'accord. Mais on vit ensemble dans un pays », a fait savoir l'ancien enseignant d'Histoire des universités.