Après la décision de la Cour africaine sur la réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI), que va faire le Président Ouattara ?
C'est une victoire du droit sur l'approximation juridique qui caractérise le régime du Président Ouattara. La Côte d'Ivoire vient à nouveau de se faire rappeler à l'ordre et ce mauvais point qui lui est donné n'a rien d'honorable pour notre pays.
En tant qu'opposante, je me réjouis de cette décision de la Cour et je félicite le PDCI pour cette initiative qui confond tous les arguments développés jusqu'ici par le Pouvoir.
L'opposition ne reconnaît pas la CEI parce qu'elle n'est ni neutre, ni impartiale. C'est une Institution téléguidée, instrumentalisée et au seul service du gouvernement Rhdp. La Cour demande avec raison la reprise des élections dans les commissions locales dominées arbitrairement à près de 90% par le parti au pouvoir.
Autre point important à souligner, elle estime que l'Institution en charge des élections doit jouir de la confiance des acteurs et garantir la confiance du public. Que va faire le Président de la République ? Va-t-il accepter d'exécuter cet arrêt alors qu'il a refusé le dernier jugement lui enjoignant de libérer les députés et les prisonniers pro-soro?
On dit bien que la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas.
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Il est temps pour le régime en place d'accepter l'ouverture d'un dialogue inclusif réunissant le Président Bédié, le Président Laurent Gbagbo, Soro Guillaume et toute l'opposition significative. La paix et la stabilité de notre pays méritent bien des sacrifices et la transition politique qui se précise de plus en plus exige que toutes les forces vives dressent ensemble un cahier de charge de sortie de crise pour sauver la Côte d'Ivoire.
C'est à cet aune de courage que s'évalue un homme d'Etat. Alors, Monsieur le Président, faites revenir chez eux Laurent Gbagbo et Guillaume Soro pour mettre en pratique la célèbre citation d'Houphouët-Boigny « le dialogue est l'arme des forts et non des faibles, c'est l'arme de ceux qui font passer les problèmes généraux avant leur amour-propre » et le tout aussi célèbre « asseyons-nous et discutons » de Laurent Gbagbo.
Danièle Boni-Claverie.