« Comment Wattao à sauver la vie de la délégation du FPI en 2006 à Boundiali » (Partie 2)

YECLO.com vous propose la 2eme partie de l'hommage de Mamadou Traoré à Wattao. Comment il a contribué à sauver la délégation du FPI en 2006 à Boundiali.

Le lendemain, aux environs de 10h, je suis alerté au téléphone par des cris de détresse de certains membres de la délégation de Diabaté Beh. Ces derniers m'informent qu'ils sont attaqués par des jeunes en furie et ils demandent mon secours.

Avant notre rencontre avec le comzone adjoint, ils étaient allés dans un kiosque pour prendre leur petit-déjeuner. C'est dans ce kiosque qu'ils ont été identifiés et signalés à leurs agresseurs. Après m'avoir signalé leur position, j'alerte aussitôt le comzone adjoint afin qu'il court au secours de la délégation de Diabaté Beh avec ses éléments, le temps que je le rejoigne sur le lieu de l'attaque.

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Tiené et moi, en une fraction de seconde, nous nous retrouvons au même moment sur le lieu de l'attaque. C'est un Diabaté Beh tout en sang qui est extrait des mains de ses agresseurs par le comzone adjoint qui le met aussitôt dans sa voiture pour l'accompagner en lieu sûr.
Moi je me charge de récupérer dans ma voiture les autres membres de la délégation qui étaient dispersés dans la ville suite à leur fuite. La cible des agresseurs, c'était Diabaté Beh car il y avait un vieux contentieux entre lui et les populations de Boundiali en majorité RDR.

En effet, à l'époque, sur les plateaux de la RTI, Diabaté Beh a fait des sorties contre que n'ont pas appréciées les jeunes de Boundiali. Il n'y a pas longtemps de cela, il avait échappé de peu à une agression de ces jeunes à Boundiali, précisément dans une gare.

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Je conduis aussitôt ceux que je venais de récupérer chez moi à la maison pour les y mettre en sécurité. Je les garde dans une chambre que je prends la peine de boucler de peur que dans la panique, ils ne sortent pour se livrer à leurs agresseurs qui commençaient à les chercher dans la ville. Tiené me donne sa position. Il est avec Diabaté Beh dans une clinique pour ses soins.
Le temps de l'y rejoindre, il m'appelle pour me faire savoir qu'il a été obligé de quitter précipitamment les lieux car la position de Diabaté Beh venait d'être signalée à ses agresseurs qui convergeaient vers lui.

Nous nous retrouvâmes dans un endroit qu'il m'a indiqué et là-bas, il me donne le colis encombrant afin que je le sécurise car il sait que les jeunes en colère n'oseront pas venir le chercher avec moi.

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Il faut dire qu'à l'époque, j'avais une très grande influence sur la société civile. Et elle me vouait un grand respect. C'est un Diabaté Beh ensanglanté et tout tremblant que je conduisis chez moi. Le voyant avec moi, ses compagnons d'infortune poussèrent un « ouf » de soulagement.

Un peu tranquille, je commençais à appeler. J'appelle d'abord pour lui faire part de l'agression de Diabate Beh et de son équipe. Ensuite, j'appelle et Alphonse Soro pour leur faire part de la situation. Ils informent aussitôt , absent du pays, qui donne des consignes fermes. Pas question que l'un d'entre eux meurt. Il faut absolument les sécuriser et les faire sortir de la zone sains et saufs.

Wattao aussitôt actionné par Guillaume Soro donne des instructions fermes à Jah Gao afin qu'il déploie ses forces pour assurer la sécurité de la délégation de Diabaté Beh.

Je rentre en contact avec la délégation de L' à , sur conseil de Wattao, pour leur demander de venir chercher mes lourds bagages. Pendant ce temps, je rassure Diabaté Beh et son équipe. Wattao actionne l'ONUCI afin qu'elle fasse tout pour faire sortir Diabaté Beh et son équipe de ce merdier.

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La présence des véhicules de l'ONUCI attirerait les regards s'ils entraient en ville pour venir chercher Diabaté Beh et ses compagnons.

C'est ainsi que je proposai à leurs responsables qu'il faut que nous nous rencontrions avec la délégation du en dehors de la ville à 5 km, précisément à Gnagnon.
Ce qui fût fait.

Le commandant Tiené et moi, par mesure de sécurité, décidâmes de mettre nos passagers dans les coffres de nos voitures afin de les camoufler.

C'est ainsi que nous sortîmes de la ville avec nos passagers, pendant qu'ils étaient recherchés en ville par leurs agresseurs tout en colère qui avaient déjà saccagé leurs véhicules.

Nous les avons remis à la délégation de L'ONUCI et ils ont passé la nuit à Korhogo au siège de l'ONUCI pour prendre le lendemain un avion affrété par à afin de rejoindre sains et saufs.

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Sans l'appui de Wattao, je ne sais pas comment j'aurais pu sauver la vie de nos infortunés compagnons.

Depuis leur infortune à Boundiali, Diabaté Beh et moi avons gardé des relations fraternelles et amicales bien qu'étant politiquement opposés.

À leur arrivée à Abidjan, dans leur compte rendu à la presse, Diabaté Beh et sa délégation ont remercié l'action salvatrice du commandant Tiené, de Jah Gao et de moi.
Mais ils ont pris pour cible le RDR qu'ils ont accusé d'être à la base de leur tentative d'assassinat. Ils ignoraient que sans Wattao et sans les consignes fermes de Guillaume Soro, nous n'aurions pas pu les faire sortir vivants de la ville de Boundiali.

Adieu brave soldat Wattao, toi qui a eu une action discrète et efficace lors de cette action que nous avons menée en faveur de nos amis du FPI.

Adieu frère !

Written by Mamadou Traoré

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