Construction, réhabilitation hospitalière… : pour le PPA-CI, ce programme présente de nombreuses insuffisances

Programme de construction, réhabilitation et d'équipement d'une 50aine d'établissements hospitaliers et de 600 établissements sanitaires en Côte d'Ivoire

𝗜𝗜- 𝗟𝗘 𝗣𝗥𝗢𝗚𝗥𝗔𝗠𝗠𝗘 𝗗𝗘 𝗖𝗢𝗡𝗦𝗧𝗥𝗨𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗥𝗘́𝗛𝗔𝗕𝗜𝗟𝗜𝗧𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗘𝗧 𝗘́𝗤𝗨𝗜𝗣𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧 𝗗'𝗨𝗡𝗘 𝗖𝗜𝗡𝗤𝗨𝗔𝗡𝗧𝗔𝗜𝗡𝗘 𝗗'𝗘́𝗧𝗔𝗕𝗟𝗜𝗦𝗦𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧𝗦 𝗛𝗢𝗦𝗣𝗜𝗧𝗔𝗟𝗜𝗘𝗥𝗦 𝗘𝗧 𝟲𝟬𝟬 𝗘́𝗧𝗔𝗕𝗟𝗜𝗦𝗦𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧𝗦 𝗦𝗔𝗡𝗜𝗧𝗔𝗜𝗥𝗘𝗦

Depuis 2019 les gouvernements successifs du Président Ouattara annoncent un vaste programme de construction, réhabilitation et d'équipement d'une 50aine d'établissements hospitaliers et de 600 établissements sanitaires. Cette annonce, faite la 1ère fois par feu le 1er ministre Coulibaly Gon lors de la pose de la 1ère pierre du CHR d'Aboisso, a suivi son cours jusqu'en 2022 avec la livraison de l'hôpital général de Danané et du CHR de Man par l'actuel 1er ministre Achi Patrick.

Ce programme prévoyait dans la foulée, la construction d'une vingtaine d'hôpitaux modernes : 9 sur l'ensemble du territoire et 3 hôpitaux militaires à Bouaké, Daloa et Korhogo. Il prévoyait aussi, un renforcement de l'offre de santé dans le Sud Comoé avec la construction du plus grand centre de radiothérapie, d'oncologie médicale d'Afrique de l'Ouest. Ce programme avait été évalué à minima à 800 milliards de francs.

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4 ans après le lancement du vaste programme quel bilan peut-on faire? En attendant que les registres des différents services soient accessibles, on peut se faire une idée du bilan d'activité d'une structure de soins quel que soit son niveau d'importance en utilisant la méthodologie du questionnaire, assez facile à réaliser sur le terrain. On pose des questions simples aux usagers et aux ressources humaines des différentes structures et on leur demande de répondre par l'affirmative, par la négative ou l'ignorance. Par exemple:

-les populations après la joie des premiers instants de l'inauguration, ont-elles plus facilement accès aux soins?

-les prestations de soins se sont-elles améliorées ? Par le rapport du nombre de références.

-les urgences sont-elles prises en charge avec plus de célérité?

-qu'est devenue la charge de travail du personnel ressource?

A partir de cette méthodologie de travail, nous avons voulu chers amis des médias que nous apprécions ensemble la situation dans les 4 CHR construits les plus récemment. Il s'agit des CHR d'Aboisso, d'Adzopé, de Yamoussoukro et de Man.

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A) Le CHR d'Aboisso:

Construit sur une superficie de 10 ha, avec une capacité à plein régime de 198 lits. Il s'agit d'une structure hospitalière qui à l'ouverture avait été équipé de la plupart des services d'un hôpital moderne.

Après 1 an de mise en fonction, le constat est le suivant :

-certaines explorations médicales ne peuvent se pratiquer, cas de l'endoscopie,

-l'imagerie avec le Scanner qui faisait la fierté de ceux qui avaient ouvert le centre est en panne depuis environ 3 mois maintenant.

-le personnel médical et paramédical est en sous effectif. En effet dans des structures de niveau II et/ou III, pour que la charge de travail soit moins contraignante il est bon de respecter ou de s'approcher de la règle d'1 infirmier/ 4 à 6 lits d'hospitalisation au risque de démotiver rapidement les agents.

B) Le CHR d'Adzopé:

Depuis son ouverture le 08 avril 2022, fonctionne en sous régime à cause de la pénurie d'effectif, la section chirurgie n'arrive pas à s'occuper de la plupart des cas, toujours à cause du sous effectif. Malgré une capacité de 150 lits en plein régime.

C) Le CHR de Yamoussoukro:

Bâti sur une surface de 2,25 ha depuis janvier 2015. Situé au cœur de la capitale politique, est dépassé dans sa capacité de fonctionnement. Pour preuve l'accident de la voie publique qui a eu lieu le jeudi 5 janvier 2023 à Yamoussoukro avec environ 70 victimes dont 14 morts des suites immédiates de l'accident sans compter les différents cas d'handicapés engendrés.

Le CHR ayant montré ses insuffisances, c'est l'hôpital Moscati et les hôpitaux de Bouaké qui ont accueilli la majorité des victimes.

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D) Le CHR de Man:

Livré depuis le 22 décembre 2022, démarre progressivement service après service à cause du manque de personnel. Mais on peut déjà deviner que dans un futur proche, certains services comme le service de réanimation (6 lits) seront vite dépassés.

Pour 2023, le gouvernement prévoit la construction de 2 CHU supplémentaires, l'un à Abobo et l'autre à Korhogo pour des coûts cumulés de 160 milliards et prévoit la construction du plus «grand» centre de radiothérapie et d'oncologie médicale d'Afrique de l'ouest, estimé à 82 milliards.

Le se demande qu'est ce qui fait tant courir le gouvernement?

Tant de grands projets qui se télescopent. Alors que le minimum d'évaluation de ces projets finis et livrés permet, même au non spécialiste de se rendre compte que:

-il y a d'énormes insuffisances dans la gestion de ces centres, insuffisances dues à l'imprévoyance des dirigeants et c'est pourquoi le PPA-CI fait sien l'adage «gouverner c'est prévoir.»

-les personnes ressources n'avaient pas été programmées en nombre suffisant pour ces structures

-la maintenance pour le plateau technique fait défaut sinon comment comprendre que le scanner soit en panne depuis 3 mois à Aboisso après seulement 1an d'ouverture.

Qu'est ce qui fait donc tant courir le gouvernement?

Est-ce réellement le bien-être du peuple? Le PPA-CI peut en douter légitimement car si tel était l'objectif, pourquoi continuer à doter le seul Abidjan de CHU, Pourquoi construire un autre centre de radiothérapie et d'oncologie médicale (le centre A Ouattara étant à Cocody), à Grand Bassam devenue une banlieue d'Abidjan? Pourquoi concentrer la plupart des grandes œuvres à Abidjan seulement? On peut penser avec un brin d'ironie que, pour ce gouvernement le district d'Abidjan résume la Côte d'Ivoire. Pourquoi s'obstiner à faire une sorte de «course au projets» comme si le portefeuille de l'état était intarissable? Nous sommes si je ne m'abuse autour de 22 000 milliards de francs de dettes(pour la plupart) étrangères.

C'est à se demander s'il n'y a pas «un plan commun» pour la dette!!!!!.

Le PPA-CI pour sa part, pense que:

-toutes les populations autochtones et allogènes résidant sur le territoire Ivoirien, ont le même droit à une santé de qualité, qu'elles soient résidentes d'Abidjan ou pas. C'est la raison pour laquelle SEM Laurent GBAGBO dès sa prise du pouvoir en 2000, avait fait voter la loi n°2001-636 du 09 octobre 2001 en faveur de l'AMU dont nous voyons depuis 2019 la mise en place d'une pâle copie.

-10 grandes régions sanitaires calquées sur 10 régions administratives devraient permettre une meilleure gouvernance sanitaire de notre pays avec un accès plus facile aux soins de bonne qualité.

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Enfin le PPA-CI exhorte le gouvernement à adopter la méthodologie sacro-sainte qui a fait ses preuves de tout temps depuis l'institution des projets : on projette, on réalise concrètement le projet, on supervise, puis on évalue le projet avant toute décision future. C'est le moyen le plus sûr de contrôler ses finances dixit les financiers.

Written by YECLO.com

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