Côte d’Ivoire: les fournisseurs de l’Etat revendiquent des arriérés de 800 milliards FCFA

Les fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire accusent le DG du Trésor public, Assahoré Konan Jacques, de bloquer le paiement de leurs factures comme instruit par son patron, le Ministre Adama Coulibaly.

La dette publiques de l’Etat de Côte d’Ivoire devenue trop lourde

La Côte d’Ivoire qui enregistre 14 560 milliards FCFA de dette fin 2020, a du mal à répondre aux attentes de sa population, mais aussi des entreprises locales, notamment les PME.

La pression de la dette globale du pays commence à peser sur les autorités ivoiriennes chargées de la question.

Et, un conflit de compétence dans la gestion des finances publiques, notamment l’apurement de la dette intérieure liée aux factures des fournisseurs de l’Etat, opposerait en ce moment le Ministre Adama Coulibaly et Assahoré Konan Jacques, Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique.

La dotation budgétaire étant en baisse, le Trésor Public ivoirien est confronté à des difficultés liées à ses crédits budgétaires qui ont chuté de 83,3% en 2019.

Si plus de 232 milliards FCFA ont été payés aux fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire ces dernières années, selon le patronat ivoirien, ces derniers ne cessent de hausser la voix pour le règlement de leurs factures.

Dans un énième courrier en date du mardi 21 décembre 2021, les fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire ont introduit un courrier auprès des services du Premier ministre Patrick Achi en vue d’une audience et lui « exposer de vives voix, la situation précaire et chaotique que vivent les opérateurs économiques en particulier et la population ivoirienne en général ».

En cause, une dette de 800 milliards de FCFA d’arriérés de factures impayées depuis plusieurs années.

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Selon la presse locale, le président du Syndicat National des Fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (SYNAFECI), Faustin Gré, le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, a donné instruction à la Direction général du Trésor public et de la Comptabilité (structure sous sa tutelle), de les recevoir. Et ce, en vue de trouver une solution définitive et durable dans le règlement desdites factures impayées.

Une diligence que le patron de la comptabilité publique ivoirienne refuse de satisfaire depuis lors. A en croire le syndicat, après les échanges avec les fournisseurs, le 23 novembre dernier, les services du directeur général Assahoré Konan Jacques, ont exigé au SYNAFECI de leur reverser toutes les factures impayées comme demandé par le ministre Adama Coulibaly.

Pour tester la bonne foi des agents du Trésor, le SYNAFECI a déposé une première vague de 6 factures qui s’élèvent à 455 millions 504 mille 250 FCFA. Ce qui devrait être fait dans les 24 heures qui suivent. Malheureusement jusqu’à ce jour, c’est motus et bouche cousue du côté des agents du Trésor, précise notre source.

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Pression de la dette globale

En 2019, Adama Coulibaly rappelait au Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique et à ses collaborateurs, la feuille de route à eux confiée par l’argentier ivoirien.

Ses orientations portaient sur cinq (5) points : la mobilisation des ressources, la gestion de l’endettement, la réforme des Finances publiques, la modernisation de l’administration du Trésor Public et le paiement des fournisseurs de l’Etat, dans le cadre du Plan national de développement (PND) 2016-2020.

Selon cette analyse qui porte sur les dettes de divers agents économiques, les sommes dues par le gouvernement ivoirien représentaient 37,9% du produit intérieur brut (PIB) à fin 2019, passant à 41,7% au terme de l’année 2020. On y a noté un repli de la dette des ménages qui passe de 6,2% du PIB à seulement 4,4% sur la période de référence. La dette des entreprises non financières est passée de 16,6% à 15,7%.

A fin 2020, le stock de la dette ivoirienne a atteint 14 560 milliards FCFA. Ce montant est à comparer à la dette du Cameroun (pays de référence de la Côte d’Ivoire) qui, bien qu’à 44,7% du PIB, était de 10 307 milliards FCFA au 31 mars 2021. Entre 2017 et 2020, la Côte d’Ivoire a ajouté un peu plus de 4000 milliards FCFA de dette supplémentaire.

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Cela commence à peser sur la capacité du pays à répondre aux attentes de sa population. En 2020, le service de la dette, c’est-à-dire les ressources budgétaires affectées au remboursement des précédents emprunts et paiements dus, était de 1960 milliards FCFA et représentait 40,2% des recettes intérieures. Pour 2021, cette somme est attendue à 2132,7 milliards FCFA, dont 1072 milliards FCFA de dette intérieure et presque le même pour les créanciers extérieurs. Cela représente 54% des ressources budgétaires internes collectées par l’Etat.

Written by Saïd Hamed

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