Au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron de la mise en place d'un couvre-feu, 12.000 policiers et gendarmes seraient déployés.
« Douze mille policiers et gendarmes seront, chaque nuit entre 21h et 6h, spécialement chargés de faire vérifier les interdictions », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre Jean Castex et des ministres de l'Economie, de la Santé et du Travail.
« Une amende de 135 euros, la même amende que pendant le confinement, et si jamais il devait y avoir réitération, c'est-à-dire si, au bout de trois fois, les policiers ou les gendarmes arrivent à confondre une personne qui fraude ou ne respecte pas ces règles d'interdiction, une peine de six mois d'emprisonnement est possible, ainsi que 3.750 euros d'amende », a également précisé M. Darmanin.
M. Castex est revenu sur la situation de l'épidémie en France, décrivant une amplification récente : « Depuis une dizaine de jours, il y a eu une accélération soudaine et spectaculaire à Paris, 46% des lits de réanimation sont occupés par des patients atteints du COVID-19 ».
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Il a rappelé qu'à 21h, « chacun devra être chez soi ». « Tous les lieux, commerces ou services publics recevant du public seront fermés. Ces règles doivent bien entendu s'appliquer avec bon sens », a-t-il déclaré.
Les exceptions faites au couvre-feu ont aussi été énumérées. Il sera possible de sortir de chez soi entre 21h et 6h pour des raisons de santé (aller à l'hôpital ou acheter des médicaments dans une pharmacie de garde, par exemple); pour des raisons professionnelles, en cas de travail de nuit ou si les horaires de travail ne permettent pas d'être chez soi à 21h; pour un train ou un avion qui arrive ou part après 21h, billet à l'appui; pour vous rendre auprès d'un proche en situation de dépendance et, enfin, pour sortir son chien à proximité du domicile.
« Les universités et établissements du supérieur appliqueront des règles d'occupation limitant à 50% la présence sur place des étudiants et l'occupation des lieux d'enseignement », a ajouté M. Castex. Toutes les fêtes privées, comme les mariages et les fêtes étudiantes, « sont interdites sur l'ensemble du territoire », a-t-il dit.
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Concernant le télétravail, la ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué « qu'il serait désormais demandé aux entreprises, et tout particulièrement à celles qui sont dans les zones où s'applique le couvre-feu, de définir un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent ».
« Il y a eu plus de 50.000 interventions de l'Inspection du travail depuis le confinement. Il y a eu uniquement 300 mises en demeure. Cela montre que grâce au protocole très strict, les salariés peuvent aller au travail en toute sécurité », a-t-elle indiqué.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a de son côté annoncé que « toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui sont installées dans les zones de couvre-feu et qui ont perdu 50% de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019 pourront bénéficier d'une aide allant jusqu'à 1.500 euros et cela, pendant toute la durée du couvre-feu ».
Pour les secteurs de l'hôtellerie, des cafés, de la restauration, de la culture, de l'événementiel, du sport, ils bénéficieront « de l'aide du Fonds de solidarité qui va jusqu'à 10.000 euros par mois, dès lors qu'elles subissent une perte de d'affaires, non plus de 70%, mais de 50% », a précisé M. Le Maire. Le ministre a également indiqué que les prêts garantis par l'Etat qui étaient disponibles jusqu'au 31 décembre 2020 le seront désormais jusqu'au 30 juin 2021.
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Concernant le secteur culturel, Bruno Le Maire a indiqué que des discussions avec la ministre de la Culture Roselyne Bachelot allaient s'ouvrir dès vendredi matin.