Crise pré-électorale: un cadre du PDCI écrit à Macron, « jamais le peuple ivoirien n’acceptera Ouattara pour un 3ème mandat »

Lettre ouverte Jean-Yves Esso, membre du Bureau Politique du PDCI, à Macron relative à la crise pré-électorale en Côte d'Ivoire.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Permettez nous de nous adresser directement à vous aujourd'hui à travers cette longue correspondance publique afin de vous délivrer un message franc et sincère de l'ivoirien que nous sommes.
Nous sommes obligés de nous adresser à vous pour un problème interne parce que le destin de notre a toujours été lié au vôtre de par la volonté unilatérale de votre pays.

Excellence monsieur le Président,
La Côte d'Ivoire est entrain de brûler…
La situation socio-politique est catastrophique depuis que monsieur OUATTARA a décidé de violer notre Constitution en annonçant aux qu'il se présenterait pour un troisième mandat présidentiel.
Depuis cette tentative de coup d'Etat Constitutionnel, le peuple a répondu en se révoltant à mains nues entraînant plusieurs dizaines de morts, de nombreux blessés, des arrestations arbitraires et d'innombrables dégâts matériels. Plus les jours avancent et plus les violences intercommunautaires augmentent présageant une sanglante crise civile. Face à cet état de fait, nous constatons que vous avez choisi délibérément de regarder ailleurs…et de garder le silence.

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Excellence monsieur le Président
Jamais le peuple ivoirien n'acceptera que monsieur OUATTARA se présente pour un 3ème mandat ici en Côte d'Ivoire… Il est donc de notre devoir de vous rappeler que le peuple ivoirien ne vous demande rien de plus que de jouer votre rôle comme vous l'aviez si bien fait publiquement, lors de la déclaration solennelle de non de ce même président, il y a quelques mois, en le félicitant pour le grand démocrate qu'il vous paraissait être.

Maintenant qu'il a publiquement trahi sa parole vous devez vous exprimer clairement en le désavouant plutôt que de louvoyer sans cesse tel un serpent de mer.

Excellence Monsieur le Président,
Le président OUATTARA vous a fait croire que tout allait bien dans cette Côte d'Ivoire au sein de laquelle plus de 20.000 âmes françaises vivent et travaillent.
Et pourtant…

La tension est à son paroxysme. Les habitants de ce beau pays se regardent tous désormais en chien de faïence, prêts à en découdre à la machette et au gourdin.

Depuis le début de la semaine jusqu'à aujourd'hui dans plusieurs villes du pays en commençant par , des hordes de «  », jeunes désœuvrés instrumentalisés et drogués jusqu'à la lie, se déversent qui dans les quartiers populaires d'Abidjan, qui à l'université Felix Houphouet Boigny et dans quelques villes de l'intérieur dont et , pour ne citer que celles là, sous le regard de nos forces de l'ordre, pour y agresser à la machette tout manifestant anti 3ème mandat.

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Le président du pays où tout va bien d'après lui, vient d'ailleurs de décréter un dans le département de Dabou depuis hier à partir de 19h.

Excellence Monsieur le Président,
Nous voyons une similitude des faits précurseurs du génocide rwandais et nous ne souhaitons pas vivre cela en Cote d'Ivoire.

En effet, si le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu au-dessus de , cet assassinat n'a été que l'élément déclencheur du génocide des Tutsis. Vous n'êtes pas sans savoir que les causes du massacre etaient bien plus profondes…
Souffrez donc que nous nous permettions de saisir ici la lucarne de cette adresse publique, pour faire à tous nos lecteurs un bref rappel historique de ces événements encore douloureux pour l' toute entière…

Il faut remonter jusqu'en 1990 pour mieux comprendre la tragédie rwandaise. Le 1er octobre 1990, le Front Patriotique Rwandais (FPR) fondé par des descendants d'exilés tutsis des années 1960, lance depuis l' une offensive contre le pour s'emparer du pouvoir. L'attaque de ces exilés rebelles se solde par un cuisant échec et le président Habyarimana, militaire hutu au pouvoir depuis 1973, en profite pour lancer une féroce répression contre la communauté tutsi.

Le climat sociopolitique se dégrade. Les principaux protagonistes de la crise se donnent rendez vous à , en pour des discussions de paix. Des accords sont signés en août 1993 et prévoient notamment un partage du pouvoir par la mise en place d'un gouvernement de transition auquel le FPR doit être associé. Ces accords sont cependant rejetés par les extrémistes hutus.
Et le fameux 6 avril 1994, tout bascule…

Il est 20h30, lorsque le Falcon 50 qui ramenait de Dar-es-Salam en Tanzanie, le président rwandais, Juvénal Habyarimana et son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, est abattu par un missile près de l'aéroport de Kigali. Les deux hommes venaient de participer à une nouvelle réunion sur les crises au Rwanda et au .

Le lendemain de cet , des barrages sont dressés dans les rues de Kigali et d'autres villes du pays. Les miliciens hutus « interahamwe » et les militaires fouillent les maisons. La chasse aux tutsis est lancée et la folie meurtrière s'empare de tout le Rwanda.
Tout devient alors incontrôlable…

Nous espérons vous voir condamner clairement et de façon bien audible ce coup d'Etat Constitutionnel en gestation pour éviter que nous ne basculions dans la terreur.

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Excellence Monsieur le Président,
Ce qui se joue en Côte d'Ivoire actuellement c'est l'avenir des populations africaines et européennes. Si OUATTARA réussi son coup expérimental d'une nouvelle forme de coup d'Etat, ce procédé sera immédiatement franchisé dans tous les pays de la sous région et même dans toute l'Afrique.
Ainsi donc, la présidence à vie reprendra ses lettres de noblesse avec tout ce que cela comporte comme conséquences immédiates.

Les dictatures ainsi remises au goût du jour entraîneront des vagues d' sans précédent vers l'. Nous sommes bien surpris que l' qui regorge d'intellectuels de référence ne puisse pas analyser cela à travers ce qui se trame en Cote d'Ivoire afin d'empêcher par anticipation cette future grande catastrophe humanitaire prévisible.

A l'heure où les populations africaines aspirent à un changement positif avec des leaders à même de les rassembler et de leur inculquer l'amour de leur continent, nous ne comprenions pas que l'Europe regarde ailleurs et vienne se plaindre après du tsunami migratoire que son indifférence aura causé.
Espérant que vous permettrez aux ivoiriens de toujours garder de la , l'image d'une juste et démocratique, pour le bonheur et l'entente cordiale de nos deux pays, Nous vous prions d'éer, Excellence Monsieur le Président de la République, nos salutations distinguées.

Written by Jean-Yves Esso

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