L'opposition ivoirienne sera au dialogue politique avec le gouvernement RHDP dans les conditions actuelles ?
La Côte d'Ivoire, jusqu'à une date assez récente a toujours été considérée dans l'imagerie populaire, comme un pays béni de Dieu, où s'opèrent des miracles par la volonté de l'incréé. Avec l'avènement du premier mandat de la Troisième République, la surabondance des grâces de l'Esprit Saint ne fait pas défaut et pour cause ! Des décisions, qui ne pouvaient pas être prises hier pour garantir des élections apaisées, on les prend aujourd'hui, sans que les cieux ne nous tombent sur la tête !
Des actes qu'on ne pouvait pas poser hier pour détendre l'atmosphère politique, sont aujourd'hui miraculeusement du domaine du possible et on les pose sans que la terre ne change sa trajectoire autour du soleil !
Si ce n'est pas la force de l'Esprit Saint, qu'est-ce que cela pourrait bien être ?
Ainsi, au plus fort de la crise préélectorale, toutes les bonnes volontés, gouvernements étrangers, Organisations Non Gouvernementales, Sociétés civiles, etc. recommandaient un dialogue entre le pouvoir et les partis politiques de l'opposition, à l'effet de mettre toutes les divergences et toutes les contradictions sur la table, en discuter et arriver à un consensus pour des élections apaisées, gages de la sauvegarde de la cohésion sociale.
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A cette demande, fortement soutenue par l'opposition, le pouvoir RHDP répondait par un silence méprisant, et quand il veut donner une esquisse de réponse, c'est pour tourner l'opposition en dérision. Qui ne se souvient pas de cette phrase « …on me demande de dialoguer avec l'opposition…mais pour leur dire quoi… ? »
Par l'Esprit Saint, l'opposition est aujourd'hui invitée à la table du dialogue et de la discussion à la Primature ! Certainement que les prières intenses des ivoiriens ont fini par inspirer, ce qui sera dit à l'opposition. Alors rendons toute la gloire au Puissant Inspirateur !
D'autre part, au regard de la situation délétère dans laquelle se trouvait le pays, où invectives, agressions verbales et physiques, conflits intercommunautaires étaient le partage des ivoiriens, des voix s'étaient élevées pour dire que la réconciliation était d'une absolue nécessité pour éviter qu'Armageddon n'advienne. Les tenants du pouvoir, dans une arrogance et une suffisance à nulle autre pareille, affirmaient que les ivoiriens étaient réconciliés !
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Il n'y avait que des hommes politiques « ivoiritaires », xénophobes, aigris et haineux qui s'agitent. Par extraordinaire, il est créé aujourd'hui, un ministère en charge de la réconciliation nationale. Mais ce ministère s'attèlera à réconcilier qui ? Qu'est ce qui explique ce revirement à 180° si ce n'est la grâce du Tout Puissant ?
Dans la même veine, la Cour Africaine de Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP), avait, dans un arrêt recommandé la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI), surtout dans ses démembrements locaux à l'effet de corriger l'énorme déséquilibre en faveur du pouvoir RHDP. C'est une fin de non-recevoir qui a été donnée en guise de réponse. Bien plus, les tenants du pouvoir se sont découverts une âme de souverainiste qui n'entend pas recevoir de leçons d'où qu'elles viennent et cerise sur le gâteau, ont retiré la Côte d'Ivoire de cette institution !
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Aujourd'hui à notre grande surprise, on apprend que : « …j'ai instruit le Premier Ministre de reprendre les discussions avec l'opposition, pour mettre en œuvre les recommandations de la CEDEAO, relative à la Commission Electorale Indépendante, dans la perspective des élections législatives dans le courant du premier trimestre de 2021… »
Pourquoi cette discussion qui n'était pas possible pour préparer l'élection présidentielle, puisse l'être maintenant ? Ce pays est vraiment béni de Dieu qui opère bien de miracles ! Mais à l'observation, tous ces impossibles qui deviennent possibles maintenant, procèdent d'un savant calcul.
Fort du soutien de nombreux pays pour le passage en force opéré, en position de force par rapport à l'opposition qui n'est pas allée au bout de ses actions, le pouvoir veut donner le change à l'extérieur qu'il est ouvert au dialogue dans un premier temps, et dans un deuxième temps, pousser l'opposition dans un dilemme cornélien.
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En effet tout refus de l'opposition d'aller au dialogue et aux élections, ferait d'elle celle qui ne veut pas la paix, mais bien plus ouvrirait un boulevard au RHDP pour raffermir son pouvoir par le contrôle total du parlement. Aller au dialogue dans les conditions actuelles ou aller aux élections, équivaudrait pour l'opposition à une reconnaissance de fait du simulacre d'élection organisée et du pouvoir qui en est issu. Voilà le dilemme de l'opposition.
Mais il existe une troisième voie qui a été partiellement usitée, et qui ne demande qu'à être désormais empruntée dans son entièreté. Il y a certes eu un matin en Eburnie, il y aura assurément un soir, et l'ivraie sera séparée du vrai.
