Ahoua Don Mello a accordé une interview au journal ivoirien « Aujourd'hui » suite à la décision de la CPI en faveur de l'ancien président Gbagbo.
« Il existe deux catégories de chefs d'Etats africains francophones :
La première catégorie, c'est ceux à qui la fameuse communauté internationale décerne
le permis de tuer. Ceux-là ont droit de vie et de mort sur leur population et ont un titre de
propriété sur les biens de leurs victimes. Leurs crimes ne seront jamais dénoncés ni punis et leurs victimes n'ont aucune compassion ni de la part de leurs bourreaux ni de la part de la fameuse communauté internationale.
L'omerta sur leurs crimes et leurs victimes est la règle. Ni les ONG, ni la presse internationale, ni la justice internationale n'évoqueront leurs crimes. Ce sont les gardiens de la françafrique.
La deuxième catégorie des chefs d'États africains francophones, ce sont ceux qui veulent soustraire leur pays de la dépendance. Ceux là sont diabolisés, contraints à abandonner le pouvoir, tués ou emprisonnés avec des raisons fallacieuses, pour des crimes qui dans la réalité s'avèrent fictifs ou sous des prétendus prétextes qu'ils violent les droits de l'Homme et la démocratie ou qu'ils tuent leur propre peuple. Le logiciel est maintenant bien connu pour ceux qui ont suivi le procès de Laurent Gbagbo.
L'acquittement de Laurent Gbagbo vient de prouver clairement qu'il n'était pas à la CPI parce qu'il a commis des crimes mais parce que sa vision du devenir de son pays constituait un obstacle à la mainmise sur son pays. Si les progressistes du monde entier avaient perdu la bataille de la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, tous les Chefs d'État et leaders africains qui portent et porteront la même vision finiraient à la CPI.
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Donc la libération de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, c'est aussi la libération des chefs d'États et leaders africains porteurs. «