Et si le FPI changeait d’appellation ?

Un changement du nom “Front Populaire Ivoirien (FPI)” s'impose comme un impératif de modernisation du parti déclare le pro-Affi, Jean Bonin.

Après 8 ans d'une guerre interne de positionnement qui a largement fini par ternir son image, il ne fait plus aucun doute que le changement du nom “Front Populaire Ivoirien ()” s'impose comme un impératif de modernisation du parti et une nécessité en vue de la reconquête de l'électorat ivoirien, dans toute sa diversité.

Les récentes “révélations” de Lida Kouassi sur la formation du 1er gouvernement de la refondation qui aurait été mise sur pied pendant que Gbagbo se soulageait dans ses toilettes ou encore celles de Demba Traore qui, dans la nébuleuse GOR, se classifie lui-même dans la secte des “bêtement GOR” ont tous les deux le mérite d'avoir déconstruit, un peu plus encore, la marque FPI. Un adage dit que “à quelque chose malheur est bon”. Si tel est le cas, ne faudrait-il pas profiter de toute cette chienlit actuelle au sein du parti pour y donner un grand coup de balaie ?

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Le nom du FPI est une marque déposée (auprès de l'OAPI) dont le moindre qu'on puisse aujourd'hui dire est qu'il, par la force des choses et à cause de certains illuminés et incompétents qui y pullulent, est devenu synonyme d'échecs électoraux, de palabres incessantes, de boycotts, de radicalisme ou d'ultra nationalisme. Or, tout publicitaire ou communicant sait qu'une marque qui ne fait plus recette doit, purement et simplement, être remplacée.

En , aucun des grands partis politiques historiques n'a échappé à cette impérieuse nécessité de modernisation. Ainsi le parti de Nicolas Sarkozy, actuellement “Les Républicains” a connu cinq changements de nom : d'abord le RPF, puis l'UNR, qui deviendra l'UDR, le RPR et enfin l'UMP. De même, en 2018, après 45 ans de vie, le Front National (FN), le parti co-fondé par Jean Marie Le Pen a été rebaptisé, sur proposition de sa fille, en “Le Rassemblement National”.

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À gauche, Stephane Le Foll, l'ex porte-parole du Parti Socialiste (PS) a aussi évoqué la possibilité de changer le nom de sa formation politique pour la renommer “Les Socialistes”. Il est d'ailleurs bon de savoir qu'avant d'être rebaptisé le PS, son ancêtre le SFIO s'appelait la “Fédération de la gauche démocrate et socialiste” (FGDS).

Ce changement de nom devrait permettre de fermer un chapitre de l'histoire du FPI qui a été ouverte dans la clandestinité en 1982, d'obédience marxiste-léniniste, puis de se constituer légalement en parti politique en 1988. C'est finalement en 1990 qu'il a officiellement été reconnu. Depuis lors, il se réclame du socialisme démocratique.

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La nouvelle appellation, qui pourrait être soumise au vote des militants lors du prochain congrès unitaire, serait un signal fort en vue de la refondation du parti lui-même, étape nécessaire avant d'envisager celle plus immense de la Côte d'Ivoire. Ce nom devrait autant réjouir les militants originaires de l'ouest du pays que ceux du nord et du centre notamment.

Aujourd'hui les cadres du FPI, en panne de stratégie pour la reconquête du pouvoir et la libération effective de Gbagbo Laurent se sont reconvertis pour certains dans le commérage de cour commune et pour d'autres dans le griotisme infantilisant.

En effet, force est de constater qu'on ne parle plus d'économie ou de social mais d'orpailleurs clandestins, de traître, de vendus, de rassemblement de “vrais” , d'étrangers envahisseurs et de sujets tout aussi éloignés des préoccupations quotidiennes, essentielles et existentielles du peuple.

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La vision politique du président Affi, son sens du dialogue républicain, sa constance, son ouverture d'esprit, sa tolérance et sa grande capacité de résilience ont permis de repositionner à l'international l'image du FPI. Image qui avait été passablement ternie et diabolisée notamment par les adversaires politiques d'alors qu'étaient le PDCI, le RDR et les Forces Nouvelles de , de 2003 à 2011.

Au niveau national, la stratégie de dediabolisation et de reconstruction de la marque FPI initiée par le président Affi devra nécessairement s'accompagner d'un lifting du nom du parti. C'est à ce prix que ce parti donnera envie aux cadres compétents et à la jeunesse ivoirienne d'aujourd'hui, désillusionnée, qui pourtant, hier, faisait sa force, de le rejoindre à nouveau pour, ensemble, gagner la bataille de la démocratie, de la lutte contre le chômage et la pauvreté, ainsi que du développement inclusif et durable.

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Le marketing politique moderne a ses exigences et ses règles au nombre desquelles les sigles font désormais place aux noms ou aux injonctions. Ainsi, l'UMP est devenu “Les Républicains”. Quant à Macron il a choisi de baptiser le mouvement politique qu'il a créé “En Marche !”. Un nom qui ne contient aucune connotation politique mais qui indique une dynamique. Idem pour Mélenchon avec “La France Insoumise”. Gbagbo n'avait il pas lui-même sonné la charge lorsqu'en 2010 il s'est présenté comme le candidat de LMP alors qu'il avait été élu en 2000 candidat du FPI ?

Ma plaidoirie sera-t-elle entendue ? Rien n'est moins sûr.

Written by Jean Bonin

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