Premier exportateur mondial de cacao, ¼ de la production ivoirienne est épinglée d'être cultivée dans des forêts classées.
Selon une étude publiée dans la revue « Environmental Research Letters », la filière cacao ouest-africaine manque de traçabilité et de transparence. Elle mentionne d'ailleurs que, plus de la moitié de la production de la Côte d'Ivoire provient des forêts classées.
Plus de la moitié du cacao ivoirien cultivée dans des forêts classées
L'étude a été faite par des chercheurs de l'Université de Louvain de Belgique. Elle révèle que 25% des plants se trouvent dans des forêts classées en Côte d'Ivoire. Cette production dite illégale est cependant commercialisée sur le marché international.
Toujours selon cette étude menée entre 2000 et 2019, près de 2,5 millions d'hectares de forêt classée servent de plantations cacaoyères.
Seulement 45% des exportations de cacao sont tracées
Cette étude a permis aux chercheurs de remonter aux chaînes d'approvisionnement des exportateurs à travers les données collectées par Trase, une initiative de transparence basée sur une cartographie du commerce international et du financement des produits agricoles de base.
Les résultats révèlent qu'en 2019, seulement 45% de la production ivoirienne provenaient des coopératives de producteurs. La provenance des 55% commercialisées restait intraçable à la date de l'étude. Cela est dû au fait que les acheteurs s'approvisionnent auprès d'intermédiaires. Ou encore, que ces derniers ne donnent pas d'informations sur leurs fournisseurs.
Alors que les données de l'étude montrent des différences entre la moyenne des exportateurs et celle des destinataires.
“ Si l'on ne s'intéresse qu'au cacao exporté vers l'Europe, une plus grande proportion est issue de plantations cartographiées. Mais dans tous les cas, la traçabilité était en 2019 et est encore très largement insuffisante pour répondre aux nouvelles exigences européennes de ne plus importer de cacao issu de zones déforestées depuis le 31 décembre 2020.”
Cacao ivoirien : une campagne de traçabilité lancée depuis trois ans
Une campagne de traçabilité a été lancée en Côte d'Ivoire pour assurer une transparence dans la filière cacao.
Toujours selon cette étude, l'exploitation clandestine de cacao représente une menace pour les forêts libériennes, où la quasi-totalité du cacao exporté reste intraçable, du producteur à l'acheteur.
Cette étude est réalisée dans un contexte où la réglementation européenne durcit les conditions en termes de durabilité et de traçabilité du cacao importé.
