Laurent Gbagbo ne veut pas de Simone à la tête du FPI. Dans un document dont l'authenticité reste à être prouvé, il déclare vouloir mettre fin à l'intérim à la tête du parti.
Dans un document dont nous avons reçu copie et dont il est difficile de prouver l'authenticité, Laurent Gbagbo déclare vouloir mettre fin à l'intérim à la tête de la branche du Front populaire ivoirien (FPI) dirigée par lui, dont le président intérimaire n'était personne d'autre que son défunt bras droit Abou Drahamane Sangaré.
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« Après des séances de travail avec le président du comité de contrôle, le camarade Hubert Oulaye et le secrétaire général, le camarade Assoa Adou et dans un souci de rassemblement et de repositionnement du parti, j'ai pris les décisions suivantes : « il n'y a plus d'intérim, j'assume pleinement la direction du parti. Conformément à nos réunions, je déciderai des réunions des instances statutaires, qu'il reviendra aux vice-présidents, dans le respect de l'ordre hiérarchique, de présider. La mise en oeuvre des décisions, la gestion et l'administration du parti au quotidien, continueront d'être assurées par le secrétaire général du parti, le camarade Assoa Adou, avec lequel je suis en rapport constant ».
Cette décision n'est pas surprenante pour l'observateur averti. Les divergences entre Simone Gbagbo et son époux détenu à la CPI, ont éclaté au grand jour, le jour même du décès de Abou Drahamane Sangaré. Alors que Gbagbo depuis La Haye avait déclaré que toutes les réunions étaient suspendues, Simone Gbagbo convoquait une réunion du secrétariat général du FPI à Abidjan.
Dans son communiqué, Laurent Gbagbo énumère trois décisions importantes. La fin de l'intérim met fin au rêve de Simone Gbagbo d'être désignée à cette fonction puisqu'elle vient automatiquement après Sangaré, dans l'ordre hiérarchique. En évoquant justement cet ordre hiérarchique, Gbagbo se garde de citer le nom de Simone. S'empressant tout de suite de contre-balancer cette deuxième décision par la troisième : à savoir le renforcement des pouvoirs d'Assoa Adou.
On peut donc le dire, Laurent Gbagbo a nommé Assoa Adou, l'un des membres fondateurs du FPI, en remplacement de Abou Drahamane Sangaré, sans le dire vraiment. Question : ce dernier fera-t-il le poids face à Simone Gbagbo ?
Elvire Ahonon
Mort de Sangaré : Quand Gbagbo, Simone et Affi étalent leurs rivalités