Laurent Gbagbo montre qu'il entend rester à 76 ans un acteur majeur de la vie politique pour la présidentielle de 2025.
Laurent Gbagbo a donc mis fin à cette division de manière spectaculaire, acceptant de laisser le FPI à M. Affi N'Guessan. « Laissons Affi avec l'enveloppe » et nous « avec le contenu », a-t-il lancé dans son discours aux membres du comité central du parti.
« Le FPI, c'est nous », a-t-il affirmé. « Les bases sont là, les fédéraux sont là, les comités de base sont là, les secrétaires de section sont là: nous allons changer de nom, c'est tout ».
Il en a profité pour dresser un portrait peu flatteur de son ancien compagnon à qui il avait offert le poste de Premier ministre et de président du FPI après son élection à la présidence de la République en 2000. « Aujourd'hui Affi s'agrippe au poste de président du FPI et il oublie tout ça ».
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« Ce choix a été difficile pour le président Gbagbo, contrairement à la décontraction avec laquelle il l'a annoncé. Le FPI est son +autre lui+ qui l'a accompagné tout le long de son combat politique de l'opposition jusqu'au pouvoir », a estimé Yves Ouya, écrivain et politologue ivoirien.
En réaction, Pascal Affi N'Guessan a dénoncé « une décision dictée essentiellement par la soif de pouvoir et la volonté de revanche » lors de la prochaine présidentielle prévue en 2025.
Pour l'analyste politique Rodrigue Koné, la création de ce nouveau parti « nous dit que Laurent Gbagbo est dans une posture combative dans la perspective de la présidentielle de 2025, il a besoin d'un appareil politique bien organisé qui lui soit acquis ».
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Sentiment partagé par Yves Ouya, qui estime que Gbagbo « tentera de prendre le pouvoir en 2025 et il a besoin d'un véhicule qui puisse lui donner toutes les chances d'y parvenir (…) il a besoin de personnes assez motivées pour pouvoir affronter ce nouveau défi ».
Laurent Gbagbo n'avait pas reconnu sa défaite à la présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara, provoquant une crise politique violente qui a fait 3.000 morts en quelques mois.