Grah Ange : « la Résistance Républicaine est plus qu’une nécessité devant Ouattara »

Pour Grah Ange, l'appel de l'opposition ivoirienne à la désobéissance civile, il est plus qu'une nécessité face au président Ouattara.

La désobéissance civile se définit comme  » le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique ». Il résulte de cette définition que la désobéissance civile est une forme de résistance à la légalité injuste, partiale, illégitime.

Une telle acception nous emmène à nous interroger sur l'exactitude de la dénomination retenue par l'opposition civile et politique pour qualifier leurs actions futures contre la tentative de coups d'Etat perpétrée par Alassane Dramane Ouattara et le contre la légalité et les Institutions de la République.

Il me semble y déceler une erreur de sémantique susceptible d'être à l'origine d'une interprétation qui peut être défavorable à la cause défendue et qu'il convient de corriger dès à présent afin de restituer aux faits leur véritable qualification.

LIRE AUSSI : Le peuple Agba rejette son fils KKB: « nous sommes avec Bédié, aujourd'hui, demain et toujours »

En effet la désobéissance civile est un refus de respecter ou d'appliquer la légalité parce qu'elle est considérée comme illégitime parce que partiale ou injuste. Cela ne correspond pas vraiment à l'action de l'opposition qui exige plutôt le respect des Conventions internationales qui lient la Côte d'Ivoire, la Constitution, les autres lois et les règlements, en un mot la légalité mise à mal par le régime dictatorial de Monsieur Alassane Dramane Ouattara.

C'est une résistance à l'illégalité et non à l'illégitimité, à la légalité injuste. Alassane Dramane Ouattara et son régime viole permanemment la légalité républicaine et démocratique. Ils ne se soumettent ni aux lois, ni aux règlements, ni aux Conventions internationales, en un mot à l'Etat de droit, à la République et à la démocratie. Par conséquent, il ne s'agit pas dans le contexte actuel de désobéissance civile mais de résistance Républicaine.

LIRE AUSSI : Covid-19 Côte d'Ivoire : le bilan au 01 octobre 2020

Il ne peut en être autrement lorsque ses revendications consistent dans le respect de la limitation des mandats prévues par la Constitution, le respect de la législation nationale et internationale en matière d'élection transparente et crédible, l'application des décisions de Justice de la et le respect des libertés publiques violées par des arrêtés qui sont en eux même des infractions à la loi pénale.

Le refus du et de la , censés être indépendants du pouvoir exécutif, d'appliquer les injonctions de la CADHP, se soumettant ainsi à la volonté d'Alassane Dramane Ouattara établit la violation des principes constitutionnels du protocole additionnel de de la sur la démocratie et la bonne gouvernance et des dispositions de la Constitutionnel, prescrivant la direction du processus électoral par des organes indépendants et neutres.

Il s'ensuit que toutes les décisions prises dans ce cadre par ces deux institutions ne doivent pas être uniquement frappées de suspicions légitimes mais elles doivent être considérées comme illégales. C'est donc à bon droit que l'opposition civile et politique s'est levée comme un seul homme pour exiger le retour à la légalité républicaine, en mettant fin à la jungle que le régime actuel, comme dans un mauvais film de série B essaie d'imposer dans notre .

LIRE AUSSI : Alassane Ouattara peut-il guérir de son mal ?

Il est temps, plus que temps de mettre un terme à cette triste comédie, dont les aspects les plus pathétiques sont la volonté ubuesque de revenir au parti unique, la création de milices privées d'encagoulés sous les yeux apeurés ou complices des forces de défense et de sécurité indignes et d'une Justice aux ordres qui n'hésitent pas à se vautrer dans la fange pour manifester sa soumission.

Oui la Résistance Républicaine est plus qu'une nécessité devant le Cimetière des Institutions qu' a déjà en grande partie rempli. Il est temps de lui donner ses organes, son organisation et son calendrier pour l'instauration d'une transition pacifique, vers des élections transparentes, inclusives et démocratiques pour le bonheur du Peuple ivoirien.

Written by Ange Olivier Grah

Revue de la presse française du 02 octobre 2020

Mé N’Guessan à propos des parrainages: « La défaillance dans la collecte des signatures se situe au niveau de la CEI »